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Grève pour les salaires à Naval Group : « sans rapport de force la direction n’écoute pas »

Ce mercredi, 1400 salariés de 5 sites Naval Group se sont mis en grève pour des augmentations de salaire. Face aux miettes que proposent la direction, les travailleurs ont décidé de répondre par la mobilisation.

Ivan Ferrero

6 mars

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Grève pour les salaires à Naval Group : « sans rapport de force la direction n'écoute pas »

Crédits photo : CGT Ruelles

Ce mercredi, Naval Group, leader européen du secteur naval de défense, a connu une journée nationale de grève pour les salaires. La mobilisation a commencé à 5 h du matin lorsque les grévistes ont bloqués les portes permettant l’accès au site dans l’arsenal de Lorient où sont construits les frégates militaires. À 7 h 30, c’est à Brest que les grévistes ont commencé à se rassembler. Puis, au cours de la matinée, ils ont été rejoints par les travailleurs des sites de Toulon, Nantes-Indret, Cherbourg et Angoulême-Ruelle. Au total, alors que nous sommes encore en période de vacances scolaires, c’est près de 1400 travailleurs qui se sont mis en grève pour réclamer des hausses de salaires.

Dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), ils réclament 6 % d’augmentation. Au centre des préoccupations se trouve la répartition des profits. En effet, les résultats de l’année 2023 ont été exceptionnels pour l’entreprise qui a fait 261 millions de bénéfices nets. Néanmoins, 50 % des bénéfices vont directement aux actionnaires, c’est-à-dire l’État puis Thalès, tandis que les salariés eux, ne touchent que 15 % de ces bénéfices. De plus, parmi ces 15%, 7 millions sont destinés aux hauts cadres. Cela ne laisse en fin de compte que des miettes aux salariés selon Nicolas Matéo, délégué syndicat CGT sur le site d’Angoulême-Ruelles :« de l’argent, il y en a plein, on a fait 261 millions de bénéfices nets l’année dernière et ils nous font une proposition en dessous de l’inflation. C’est du mépris ».

Ainsi, dans le cadre des NAO 2024, la direction propose des augmentations de salaires de l’ordre de 4,9 % brut, ce qui, en net, est inférieur à l’inflation de l’année 2023 qui s’est établie à 4,9 %. Cette proposition, qui signifie une perte de salaire réel, est inacceptable selon les syndicats comme nous l’explique Amélie Pichon, déléguée syndical CGT sur le site de Toulon « C’est indigne pour le travail qu’on fournit. On participe tous à créer de la valeur, parfois au détriment de notre santé car certains sont en dépression, et ce sont eux qui en profitent sur notre dos ».

Cette grève n’est pas sans rappeler la mobilisation victorieuse qu’avaient menés les salariés du groupe l’année dernière qui, en seulement 2 jours de grève, étaient parvenus à arracher des augmentations de 190 euros bruts. Seulement cette fois-ci, la direction a changé de stratégie selon Bruno Le Nezet, délégué syndical CGT sur le site de Lorient : « ils nous font du chantage en disant que si on ne signe pas avant le 12 mars, ils reviendront à la première proposition. C’est la première fois que je vois un DRH se comporter comme cela ». Face à cette situation, il n’y a qu’une certitude pour Nicolas Matéo « sans rapport de force la direction n’écoute pas, si on veut obtenir une meilleure augmentation, il faut se lancer dans un vrai mouvement de grève ». Dans cette situation, les syndicats ont prévu de se réunir pour discuter des suites de la mobilisation face à l’ultimatum de la direction.

Alors que l’inflation sur l’année 2023 s’est maintenu à un niveau de près de 5 % les grévistes ont raison de se battre pour leurs salaires. Une situation d’appauvrissement face à l’inflation qui fait écho à celle vécu par l’ensemble des travailleurs et qui pose l’urgence d’obtenir des revendications à échelle nationale telle que l’indexation de tous les salaires sur l’inflation et l’augmentation de 400 euros pour tous et toutes.


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