Jeudi, à Poitiers, la tournée de Hollande devait être placée sous le signe de la santé. Il était accompagné de sa ministre en charge du dossier, Marisol Tourraine, et du député-maire local, le vallsiste de choc Alain Claeys : le message était plus politique que protocolaire, on l’aura compris. Au programme de Hollande, la visite d’une maison de santé dans un quartier réputé difficile (Les Couronneries), de deux services du CHU de Poitiers, notamment de son ultra-moderne centre cardiovasculaire, pour finir dans un centre social de réinsertion, le relais Charbonnier. Tous les ingrédients étaient là était pour permettre à Hollande de sortir son attirail de gauche.

Le seul hic, c’est qu’alors que 500 personnes étaient conviées à l’écouter dans le froid glacial du hall du CHU, il y avait 300 manifestants à l’extérieur, solidement encadrés par la police. Cégétistes, militant-e-s du PC et de la MJC, drapeaux de la CFDT et de FO, militant-e-s de la gauche radicale pictavienne et pas seulement, le gros des troupes avait été rejoint par les manifestants de Châtellerault qui, plus tôt dans la matinée, à l’occasion de la même visite, en avaient profité pour se rassembler devant l’Hôpital Camille Guérin.

A Poitiers, Hollande a donc eu droit à trois bains de foule très policés, à deux discours devant des invités triés sur le volets, ainsi qu’à une belle envolée lyrique sur « l’attachement des Français à leur système de santé ». Les Pictaviens, eux, ont eu droit à une circulation perturbée, à des trajets de bus déviés mais également à une belle occasion de manifester contre un François Hollande qui n’aura guère convaincu que sa petite-garde rapprochée locale et la cour qu’il traînait derrière lui depuis Paris.