« Pour 2018, le niveau des économies sur le champ des établissements de santé s’élève à 1,6 milliard d’euros, dont 960 millions d’économies pesant directement sur le budget des établissements de santé ». Cette circulaire du ministère de la santé, signée par Agnès Buzyn, acte le budget de la sécurité sociale, voté en décembre pour l’année 2018. Alors que le budget devait augmenter de 4 %, c’est une évolution réduite de moitié, à 2 %, qu’il faudra attendre.

Une circulaire qui va étonnement en contradiction avec ce qu’assénait Macron lors du débat du 14 avril, à savoir : « Il n’y aura pas d’économie sur l’hôpital dans ce quinquennat, je vous rassure ».

Car ce sont bel et bien 960 millions sur les 1,6 milliards que les hôpitaux vont devoir trouver. Où ça ? Dans la suppression de postes, de services, dans la surcharge de travail pour les personnels hospitaliers… Les 640 restants eux seront du ressort du ministère qui devra s’arranger avec les industries pharmaceutiques concernant le prix des médicaments.

Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, déclarait à France 2 que « 960 millions d’euros d’économies, c’est comme si on nous demandait de supprimer 15 000 emplois, et je ne crois pas qu’il y ait des emplois en trop à l’hôpital ».

En effet, force est de constater que les hôpitaux sont débordés entre un manque de moyens bien entretenu par les gouvernements successifs et une demande de plus en plus importante de la part des patients.

Si d’un côté, ce manque de budget est mortifère pour les usagers et pèse d’autant plus sur les femmes ; de l’autre, c’est tout le personnel hospitalier qui est asphyxié par ce manque de moyens humains et cette pression énorme qui est exercée. Un manque de moyens qui les empêche in fine d’accomplir leur travail correctement ; allant jusqu’à conduire au suicide nombre d’entre eux.

Alors que Macron vient de faire un énième cadeau aux plus riches en supprimant l’exit tax (800 millions), la confirmation de 2 % en moins sur le budget des hôpitaux ne fait que démontrer une fois de plus que de l’argent il y en a, mais pas quand il s’agit de notre classe.