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1er mai

Il y a un an, l’affaire Benalla et les premières brèches au sein du gouvernement

Le 1er mai 2018, Benalla entrait en action place de la Contrescarpe à Paris. Des exactions qui n’ont pas tardé à être largement révélées, un président qui n’a fait que dégringoler, et les Gilets Jaunes qui se sont engouffrés dans la brèche ouverte en Macronie.

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Crédit photo : AFP

Le 1er mai dernier s’ancrait dans un contexte particulier. La mobilisation étudiante et des cheminots battait son plein, et la journée de mobilisation avait été massive et combative. Les jours qui ont suivi, une vidéo a fait le tour de la toile, montrant un homme portant un casque de CRS – et initialement identifié comme tel – tabassant un jeune homme déjà violenté par les forces de répression, après avoir étranglé une femme.

Au mois de juillet, Macron et son gouvernement savouraient la victoire qui avait couronné la première année de quinquennat : malgré une mobilisation profonde, les réformes de l’université et du rail étaient passées. Une victoire en demie teinte tout de même, puisque cette première année de Macron avait vu s’effriter les corps intermédiaires et les relais de l’État au sein de la population. Mais c’était sans compter les révélations faites par les journalistes du Monde :

« Il s’agit en fait d’Alexandre Benalla, un homme qu’Emmanuel Macron connaît bien puisqu’il a participé comme responsable de la sécurité à la campagne présidentielle. M. Benalla a par la suite été recruté à L’Elysée en tant que chargé de mission, adjoint au chef de cabinet du président, François-Xavier Lauch »

Le début d’un scandale retentissant, qui n’a toujours pas fini de faire parler, mais surtout le détonateur venu mettre à nu les faiblesses d’un Macron qui n’a plus rien de jupitérien. Car dans la foulée des premières révélations autour de l’affaire Benalla, le président s’est fait lâcher par deux de ses principaux ministres, Hulot (le plus populaire) et Colomb (le plus fidèle).

A la rentrée 2018, Macron avait moins fière allure. Sa base sociale déjà bien étroite avait fondu comme neige au soleil. La colère populaire ne faisait que s’amplifier. Et la recette macronienne, dernière carte d’un projet néolibéral en crise,semblait déjà périmée. Obligé de renouer via un dialogue social de façade avec les directions syndicales méprisées quelques mois auparavant, la méthode bulldozer de Macron promettait de faire des vagues.

Et en effet, tandis que la brèche ne faisait que s’élargir au sommet depuis les débuts de l’affaire Benalla, les Gilets Jaunes s’y sont engouffrés, acteurs de ce qui s’avère aujourd’hui être l’un des mouvements sociaux les plus longs et profonds de l’histoire de la Vème République. Un mouvement d’une telle ampleur que dès le mois de décembre, Macron s’est vu contraint de reculer, même si ce n’est que partiellement.

Et la recette de Macron pour étouffer la contestation n’a pas beaucoup changé depuis le 1er mai dernier : des centaines d’éborgnés et de mutilés, des milliers de blessés et d’interpellés… et un grand débat loin d’avoir convaincu.

Aujourd’hui, le gouvernement a largement dévoilé son vrai visage et l’affaire Benalla a servi de révélateur. Pour mettre un terme définitif à ces violences sociales et répressives, il faut que la colère et la radicalité des Gilets Jaunes s’étende à l’ensemble du monde du travail. En ce sens, la date du 1er mai, qui verra converger ces différents secteurs, pourrait servir de premier pas pour faire tomber un Macron déjà fortement ébranlé.


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