Crédits photo : Kenzo Tribouillard / AFP

Face au mépris du gouvernement, déterminé à vouloir nous voler des années de vie et à baisser le montant des pensions de retraites, de plus en plus de secteurs du monde du travail s’apprêtent à durcir le mouvement de grève.

Aujourd’hui c’est la CGT des avitailleurs, ces « pompistes de l’air » qui remplissent le carburant des avions, qui appelle à la grève reconductible à partir du 6 mars au soir. Un secteur hautement stratégique, dont la grève peut avoir un effet « immédiat » sur le transport aérien, comme le confie à l’AFP, Pierre Dalles, délégué CGT de Total Energies Michelet.

L’appel à la grève a une portée nationale et concerne de nombreuses entreprises : GPA, Fas, Skytanking, Sasca, Sap, TotalEnergies, Avitair et WFS. La CGT annonce ainsi que la plupart des grands aéroports seront touchés : Roissy, Orly, le Bourget, Beauvais, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Tarbes, Perpignan, Nantes, Lille, Strasbourg, Rennes, Nîmes, Brest, Nice, Toussus.

Comme partout, la réforme des retraites est une attaque insupportable pour les avitailleurs. Dans un secteur où l’on travaille de nuit, avec une très forte pénibilité (les avitailleurs peuvent partir à la retraite à 55 ans), c’est la promesse de Macron de faire durer encore plus longtemps, au moins deux ans de plus, des conditions de travail usantes, le mépris des patrons et les bas salaires.

Les avitailleurs viennent ainsi grossir les rangs des secteurs convaincus de la nécessité d’une grève reconductible à partir du 7 mars pour faire plier le gouvernement. Une grève qui se prépare chez les cheminots à l’appel de l’ensemble des syndicats, de même qu’à la RATP, à l’appel de FO et de SUD chez les routiers, et à l’appel de fédérations CGT dans les industries chimiques, les ports et docks, l’énergie, du verre et de la céramique, des éboueurs.

Localement, diverses entreprises se préparent à faire grève plusieurs jours à partir du 7 mars. Ainsi, à l’aéroport de Roissy, les travailleurs du fret aérien de trois filiales de Transdev ont voté en Assemblée Générale la grève pour les 7 et 8 mars. L’entrée en grève reconductible de secteurs stratégiques est une donnée essentielle pour permettre à des centaines de milliers de travailleurs d’autres entreprises, de secteurs moins habitués à la grève, de rejoindre également un mouvement reconductible, seul à même de mettre le pays à l’arrêt.

Pour cela, il faut que les travailleurs des secteurs convaincus de se mettre en grève reconductible fassent l’effort de se tourner vers les travailleurs qui sont encore hésitants ou qui n’ont pas de tradition de grève ou d’organisation dans leurs entreprises. Tout particulièrement, pour la construction d’Assemblées Générales, nécessaire afin de préparer une grève reconductible qui soit effective. C’est le sens de l’appel d’un réseau d’une centaine de syndicalistes à travers tout le pays pour se rencontrer et organiser ensemble l’élargissement du mouvement de grève à tous les secteurs pour construire une véritable grève générale contre Macron.