Après une nouvelle journée de mobilisation massive contre la réforme des retraites, le soir du 15 mars, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, avait confirmé au Sénat sa volonté de réquisitionner des moyens pour mettre un coup d’arrêt au mouvement de grève reconductible en cours chez les éboueurs et les égoutiers. Dans le même temps, l’entreprise privé Pizzorno a demandé une intervention policière, sous prétexte que les grévistes entraveraient la liberté de travailler. En réalité, les éboueurs bloquent l’arrivée d’intérimaires missionnés spécialement de Toulon pour casser la grève.

Ce jeudi matin, la police n’a pas tardé à intervenir, à partir de 10h, pour venir évacuer les lieux et débloquer le dépôt de Pizzorno, à Vitry, à grand renfort de gaz lacrymogène et de matraque.

Sur les images tournées par Révolution Permanente on peut voir des dizaines de CRS violenter et gazer les grévistes et soutiens présents sur place.

Au moins un délégué syndical CGT aurait été interpellé avant d’être relâché. Les grévistes et leurs soutiens sont toujours sur place après l’offensive répressive.

Sur place, Christophe, éboueur explique : « la direction et Macron nous ont envoyé les matraqueurs, ils ont gazé pour récupérer des camions. La police casse des ouvriers mais on va continuer. »

La répression des éboueurs est toujours en cours et a permis de faire sortir des camions bloqués depuis plusieurs jours. Une offensive scandaleuse contre le droit de grève contre laquelle il convient de répondre avec fermeté : l’intersyndicale doit dénoncer cette offensive et riposter, en commençant par appeler à être massivement présents cette après-midi. Dès 14h une manifestation des étudiants est appelée au départ de Place de la Sorbonne pour rejoindre l’Assemblée nationale.