Il est certain que l’usage intensif de la novlangue libérale a de quoi fatiguer les ministres devant jour et nuit trouver de nouvelles manières de faire passer leur myriade de contre-réformes pour une fantastique modernisation de l’emploi. Des licenciements aux « plans de sauvegarde de l’emploi », du compte pénibilité au « compte de prévention » (car le travail n’est pas une douleur !), des contrats précaires à la « fléxi-sécurité », le langage est bien rodé.

Mais Pénicaud a craqué au moment de présenter le projet d’assurance-chômage, qui vise à intensifier le flicage des chômeurs et durcir l’accès à l’allocation chômage. Le début était pourtant bien parti : « troisième volet de transformation du monde du travail » , qui vise à allier la « flexibilité dont a besoin le marché à une sécurité pour les salariés », avec l’objectif que la France « gagne la bataille de la compétence et de l’emploi ». Puis, l’écroulement. « C’est une réforme résolument tournée vers le travail, vers l’emploi, contre le chômage et pour la précarité ».

Après une heure d’ineptie, c’est bien normal.