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Sous-traitance aéronautique

Laroche. Débrayages pour les salaires « Si ça ne bouge pas, on part sur des journées complètes »

Face à une proposition d'augmentation salariale ridicule de la direction, les salariés du sous-traitant aéronautique Laroche débrayent deux heures chaque jour depuis lundi sur les sites de Colomiers et Méaulte.

Rafael Cherfy

27 mai 2023

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Laroche. Débrayages pour les salaires « Si ça ne bouge pas, on part sur des journées complètes »

Crédits photo : Révolution Permanente Toulouse

Alors que l’inflation en France atteint 7%, avec 16% d’augmentation sur les produits alimentaires en un an d’après l’INSEE, la colère est forte chez des millions de travailleurs dont le salaire ne suit pas. Ainsi dans le cadre de NAO (négociations annuelles obligatoires), de nombreuses grèves émergent pour revendiquer des augmentations à hauteur de l’inflation. C’est le cas des salariés du sous-traitant aéronautique Laroche qui se mobilisent depuis une semaine avec des débrayages quotidiens.

Depuis ce lundi 22 mai, les salariés des sites de Colomiers (près de Toulouse) et Méaulte débrayent deux heures par jour à l’appel de l’intersyndicale FO, CGT, CFDT. Ces derniers revendiquent « une augmentation générale de 5 % (répartition égalitaire) et une augmentation individuelle de 2 % ainsi qu’une prime de partage de la valeur de 500€ pour chaque salarié en CDI à partir du 1er janvier 2023 » comme l’indique le communiqué intersyndical.

« On a fait un premier débrayage lundi de 14 h 30 à 16 h 30 avec une douzaine de salariés. Mardi on a recommencé et Toulouse a suivi avec quelques salariés. Ensuite, ça a continué et sur Méaulte le nombre a augmenté notamment avec des cols blancs qui nous ont rejoint » raconte Jeremy Lancelle de la CGT Laroche, salarié sur le site de Méaulte.

À l’origine de la colère « une proposition d’augmentation totalement méprisante avec seulement 2,4 % d’augmentation générale et 0,6 % d’augmentation individuelle » explique Damien Carrion de la section Force Ouvrière Laroche Industries. Une augmentation bien en dessous de l’inflation actuelle qui s’ajoute à des sacrifices concédés par les salariés sur ces dernières années comme l’explique Jeremy Lancelle de la CGT : « en 2020 pas eu d’augmentation suite au Covid, l’année suivante, ça a été quasiment la même chose avec 0,5 %. Pour 2022, la direction disait que c’était compliqué de nous augmenter et a proposé environ 3,5 % en nous promettant que l’année d’après on aurait des augmentations conséquentes ».

Ainsi, les salariés ont perdu beaucoup de « salaire réel » sur les dernières années, mais la colère est également attisée par les méthodes de la direction. Régis Crivello de la CFDT Laroche dénonce ainsi « un calendrier de négociation qui n’a même pas été fixé, ce qui est illégal. La direction n’a même pas donné les informations nécessaires aux discussions, notamment sur la masse salariale. Ils ont même entamé les négociations en l’absence de certains délégués syndicaux ».

La mobilisation menace de se durcir si la situation n’évolue pas. « Si la direction ne bouge pas, on partira sur des journées de grève complètes. On a eu une réunion de CSE mercredi après-midi, mais la direction n’a même pas abordé la question des NAO » affirme le représentant de Force Ouvrière. « On se lève tous les matins, mais on perd de l’argent chaque mois, donc les démissions s’accumulent. On travaille pour différents géants de l’aéronautique comme Daussault ou Airbus, le secteur se porte très bien. On mérite mieux » abonde Régis de la CFDT.

Plus largement, dans un contexte d’une troisième vague de grèves pour les salaires, la colère face à l’inflation existe chez des millions de travailleurs. Les nombreuses luttes qui émergent sur la base de NAO spécifique à chaque entreprise restent pourtant isolées. Dans cette situation, et face à un patronat et un gouvernement bien organisés, il faut coordonner et nationaliser la lutte pour les salaires. Une stratégie qui permettrait de poser la revendication d’augmentations à la hauteur de la situation d’au moins 400 euros pour tous, ainsi que l’indexation des salaires sur l’inflation, tout liant cette bataille à la mobilisation contre la réforme des retraites.


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