×

Nouveau cadeau aux entreprises

Le gouvernement s’attaque au travail de nuit

Pour favoriser la croissance des entreprises, le gouvernement tente de contourner l’interdiction du travail de nuit pour les commerces alimentaires, en ne tenant aucun compte des conséquences pour les salariés.

Facebook Twitter

 Crédit photo : Philippe Huguen / AFP Photo 

Hier, le ministère du travail a soumis à la commission nationale de la négociation collective un projet de loi portant sur le travail de nuit. À l’heure actuelle, la loi prévoit que les entreprises respectent une coupure de 9h dans leur activité entre 21h et 7h, ce qui correspond à la période de repos. Cette pause doit obligatoirement comprendre l’intervalle entre minuit et 5h. Certains secteurs comme le cinéma, la presse ou bien les discothèques bénéficient d’une dérogation à cause de la nécessité de leur activité de se poursuivre la nuit. Ce nouveau projet de loi a pour but d’ajouter les commerces alimentaires situés en dehors des ZTI (Zones de Tourisme International). Ces commerces pourraient donc ouvrir jusqu’à minuit sans que cela soit qualifié comme du travail de nuit. Si le projet de loi prévoit une compensation en temps de repos négociée en un accord de branche ou d’entreprise, la compensation financière ne sera quant à elle que facultative.

Ces mesures portées par le ministère du Travail visant à contourner l’interdiction du travail de nuit ne sont pas sans conséquences sur les salariés. Ces métiers sont physiquement et psychologiquement éprouvants, des classements sont souvent établis entre caissiers sur la base du nombre d’articles passés à la minute, forçant donc à travailler debout, quand le fait de s’asseoir n’est tout simplement pas interdit. Les employés doivent aussi être polyvalents et pouvoir travailler en rayon ou ailleurs dans le magasin si il n’y a pas beaucoup de clients en caisse.

On peut facilement imaginer que, pour quelqu’un qui n’a pas de voiture, le fait de finir à minuit peut mettre en difficulté. D’autant plus que les supermarchés sont souvent situés à l’extérieur des villes et peu desservis par les transports en commun, dont le service s’arrête bien souvent plus tôt dans la soirée.

Dans le projet de loi, le gouvernement justifie cet article « afin de favoriser la croissance des entreprises, d’adapter la législation applicable en matière de travail de nuit aux évolutions sociétales et aux nouveaux modes de consommation ». Le gouvernement utilise sans fondement l’argument d’une « évolution sociétale ». Et quand bien même ce changement existait, ce ne serait pas un phénomène naturel mais la conséquence du rallongement de ces mêmes journées de travail. Si le gouvernement prend ces mesures c’est, comme il le dit si bien, pour favoriser la croissance des entreprises – et ce sans tenir compte des conséquences sur les employés.


Facebook Twitter
Préavis de grève pour les JO : les éboueurs exigent 1900 euros de prime et 400 euros d'augmentation

Préavis de grève pour les JO : les éboueurs exigent 1900 euros de prime et 400 euros d’augmentation

Transports : l'accord sur les fins de carrière montre la fébrilité de la SNCF et du gouvernement

Transports : l’accord sur les fins de carrière montre la fébrilité de la SNCF et du gouvernement

Trois usines Stellantis à l'arrêt : les grévistes de MA France déterminés face au chantage à l'emploi

Trois usines Stellantis à l’arrêt : les grévistes de MA France déterminés face au chantage à l’emploi

Sous-effectif, mépris de Total : les pompiers de la raffinerie de Grandpuits en grève reconductible

Sous-effectif, mépris de Total : les pompiers de la raffinerie de Grandpuits en grève reconductible

Chambéry. Journée « école morte » réussie en soutien à une enseignante contrainte de changer d'école

Chambéry. Journée « école morte » réussie en soutien à une enseignante contrainte de changer d’école

Répression à GT Solution : la direction tente de licencier un militant syndical à cinq reprises

Répression à GT Solution : la direction tente de licencier un militant syndical à cinq reprises

1er mai : une journée contrastée en décalage avec les dangers de la situation

1er mai : une journée contrastée en décalage avec les dangers de la situation

Sanofi supprime 330 emplois dans la R&D contre le cancer : la santé, pas leurs profits !

Sanofi supprime 330 emplois dans la R&D contre le cancer : la santé, pas leurs profits !