L’acharnement répressif à l’encontre des syndicalistes de la CGT énergie 33 n’en finit pas. En effet, alors que le tribunal correctionnel de Bordeaux, sous la pression des mobilisations, prononçait début janvier la relaxe de Christophe et Alex dans le cadre des procès des opérations « Robin des bois » réalisées durant le mouvement contre la réforme des retraites, le parquet de Bordeaux, suivi d’Enedis et de l’hôpital Saint André, constitués parties civiles, ont décidé de faire appel à cette décision. Un nouveau procès aura donc lieu pour « mise en danger de la vie d’autrui et dégradation aggravée du bien d’autrui ».

Pour rappel, le procureur réclamait dix-huit mois de prison avec sursis et une amende de 5 000 euros pour des actions de coupures d’électricité menés contre la réforme des retraites. L’action spécifiquement visée est celle du 23 mars qui avait touché l’hôpital Saint-André, le privant d’électricité durant quelques minutes à cause de son générateur de secours défectueux.

Derrière cet appel du parquet, l’État cherche clairement à poursuivre la criminalisation des syndicalistes de la CGT énergie qui ont lutté contre sa contre-réforme mortifère des retraites et plus largement combattent les politiques néolibérales du gouvernement en défense des services publics. À juste titre, la CGT énergie 33 dénonce dans un communiqué « un choix politique orchestré par nos dirigeants ». Pourtant, les véritables criminels dans l’histoire, ce ne sont pas les militants syndicaux et les travailleurs, ce sont au contraire les gouvernements successifs qui détruisent les services publics, et tout particulièrement l’hôpital public, depuis des années. Quoi de mieux comme symbole qu’un générateur de secours hors d’usage dans un hôpital public de centre-ville ?

Dans le même temps, la direction d’Enedis continue l’acharnement répressif en interne en convoquant Christophe, Alex et un troisième salarié d’Enedis, Adrien, en commission secondaire du personnel siégeant en matière de discipline. La procédure engagée peut ainsi mener jusqu’au licenciement. Une volonté « de vengeance » selon la CGT énergie 33, qui constitue selon eux une «  insulte au syndicalisme et à la liberté d’expression ». Dans son communiqué, le syndicat dénonce également l’hypocrisie de la direction qui en même temps de réprimer les syndicaliste « appel au dialogue social ».

Cette obstination répressive à l’encontre des énergéticiens prend corps dans une vague de répression plus large à l’égard des syndicalistes. Celle-ci fait écho aux intimidations et licenciements à Roissy, et plus largement à l’ensemble des poursuites qui ont touché le mouvement ouvrier après la défaite de la lutte contre la réforme des retraites. Dans ce cadre, plus de mille militant CGT ont été convoqué en justice.

Face à cette répression, la solidarité et la fermeté pour refuser toute condamnation ou licenciement demeurent primordiales. Bien plus, l’ensemble du mouvement ouvrier doit réagir et la lutte contre la répression syndicale doit faire l’objet de mobilisation nationale. Le 14, 15 février et le 7 mars, jours où les 3 salariés d’Enedis sont convoqués en commission par leur direction, la CGT énergie appel à des rassemblements sur le site d’Enedis à Mérignac « pour exiger l’arrêt des procédures de discipline ». Soyons nombreux pour manifester la plus large solidarité avec Christophe, Alexandre et Adrien !