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Grève estivale

Les travailleurs du technicentre du Landy en grève sauvage pour les salaires et contre la répression

Les travailleurs du Technicentre SNCF du Landy ont débrayé dans la matinée de mardi pour envahir une réunion de CSE et présenter leurs revendications salariales. Ayant obtenu une réunion le soir même, ils décideront en AG s’ils poursuivent la grève ce mercredi.

Youri Andre

27 juin 2023

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 Les travailleurs du technicentre du Landy en grève sauvage pour les salaires et contre la répression

Dans la matinée ce mardi, plus d’une centaine de cheminots du technicentre SNCF du Landy, qui répare les trains en partance de la gare du Nord ont organisé un débrayage à 9h, sans respecter les délais de prévenances de 48 heures imposés à la SNCF. Ce départ en grève sauvage fait suite au mépris de la direction qui n’a présenté aucune réponse aux revendications des salariés qui réclament une augmentation générale des salaires, la requalification de nombreux postes ou le rehaussement de certains primes comme ils l’écrivent dans leur tract.

Les cheminots ont donc pris la décision en assemblée générale de se rendre dans les bureaux de la SNCF à Paris-Nord, pour faire entendre leurs revendications directement à la direction. Après un long temps d’attente et une direction qui répondait toujours de manière évasive, les travailleurs sont parvenus à obtenir la promesse d’une première réunion de négociation le soir même.

Comme l’explique le représentant SUD Rail, syndicat à l’initiative de l’action, « s’ils acceptent de nous rencontrer c’est parce que on a imposé un vrai rapport de force, avant quoi ils nous ignoraient ». Il est donc clair que les grévistes attendent de vraies réponses : « si on vient aux négociations juste pour qu’ils reformulent nos revendications sans apporter de propositions, ça ne sert à rien » ajoute en ce sens le délégué. Suite à un vote à l’unanimité, la poursuite de la grève a été voté au moins jusqu’à la prochaine assemblée générale qui se tiendra ce mercredi matin.

Au centre des revendications des cheminots se trouve la question de l’augmentation des salaires. Alors que l’inflation frappe les foyers et atteint des taux records, les salaires ne suivent toujours pas. Cette absence d’une augmentation générale des salaires est dénoncée par les travailleurs, qui témoignent de leur difficulté en région parisienne, notamment du fait que la grande majorité d’entre eux n’arrivent pas se loger à moins de deux heures de transport de leur lieu de travail et qu’il devient toujours plus difficile de répondre financièrement à leurs besoins alimentaires et loisirs familiaux.

Les salariés dénoncent également des conditions de travail difficiles autant physiquement que sanitairement, avec des horaires de nuit et un manque de reconnaissance général de la part de la SNCF. La question des requalifications est donc au cœur de cette lutte, ainsi que celle de la mise en place de temps de formation pour les nouveaux arrivants. Les grévistes alertent ainsi sur la situation à la SNCF : « Les jeunes ne veulent pas venir travailler ici et les anciens partent travailler ailleurs. La SNCF n’a plus rien d’attractif aujourd’hui pour les travailleurs » résume l’un d’eux.

Lors de l’envahissement du CSE, un mécano rappelait ainsi devant ses collègues et à la direction que les cheminots se sont mis en danger en travaillant pendant la période du Covid, et ont continué à faire rouler les trains l’été dernier malgré les chaleurs insupportables et la sécheresse historique qu’a connu le pays. Aujourd’hui, c’est l’heure des comptes et à l’approche d’un été qui s’annonce encore une fois caniculaire, ils n’accepteront plus de poursuivre le travail comme avant sans que la direction ne fasse de concessions.

Le message envoyé à la direction est clair : « Ils ont le choix entre nous accorder ce qu’on demande en sortant le chéquier ou bien perdre beaucoup plus quand on fera grève » explique un des grévistes. Pour certains il est même question de "refaire 2019", en référence à la lutte très combative menée par les cheminots contre le premier projet de réformes des retraites de Macron, durant laquelle des grèves reconductibles à la RATP et à la SNCF avaient eu lieu.

Mais ce n’est pas tout. Les grévistes se sont également mobilisés en solidarité avec un de leur collègue réprimé au technicentre de Châtillon, exigeant l’abandon de toute procédure à son encontre. Ce dernier, alors qu’il avait participé à la grève sauvage de son technicentre lors du mouvement contre la réforme des retraites, a été menacé de deux jours de mises à pied et d’un « dernier avertissement » avant licenciement par sa direction. Une menace à laquelle les cheminots du technicentre de Châtillon se sont déjà opposés en déclenchant une grève sauvage dans la nuit du 19 au 20 juin.

Les cheminots du Landy ne sont donc pas prêts d’arrêter, ils le confirment en prévenant ironiquement : « Ils vont se remettre à parler de nous sur BFMTV, est-ce que c’est ça la stratégie publicitaire de la SNCF ? ». Pour eux, la balle est dans le camp de la direction.

Cette nouvelle grève témoigne que la colère des travailleurs est loin d’être redescendue malgré la stratégie perdante imposée par l’intersyndicale pendant la bataille des retraites. Alors qu’on observe l’irruption de luttes pour les salaires un peu partout sur le territoire, comme la récente victoire des Verbaudet, la grève de Tisséo dans les transports toulousains mais aussi la grève des travailleurs de Disney, il est nécessaire de lier ces luttes entre elles, autour d’une stratégie nationale qui coordonne les secteurs autour de la revendication unitaire pour la classe ouvrière : l’augmentation des salaires !


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