Ce jeudi, la manifestation parisienne a été réprimée à coups de matraques, de tirs de gaz lacrymogènes et de charges. De nombreux manifestants ont encore été arrêtés. Eric, cheminot à la gare du Nord, militant à Sud Rail et à Lutte Ouvrière, a été interpellé violemment par la BRAV-M. Il est depuis en garde-à-vue et va être déféré au tribunal de Clichy.

Deux rassemblements se sont tenus devant le commissariat du 5ème arrondissement, où il est détenu. De nombreux collègues cheminots étaient présents pour faire entendre leur rage et leur solidarité, exigeant sa libération et sa relaxe totale. Siga, élue Sud Rail et collègue d’Eric, insistait ce matin : « S’il faut appeler tout gare du Nord et retourner Paris pour le faire sortir de ce commissariat, on le fera ».

Toutes les prises de paroles sont revenues sur le très haut niveau de répression qui s’abat sur le mouvement depuis le passage du 49.3. Anthony, cheminot lui aussi, a martelé : «  Ils ont beau nous matraquer, nous et nos enfants, il faut qu’ils sachent qu’ils ne nous font pas peur qu’on on va continuer la grève et l’intensifier ! ». Anasse lui a fait écho : «  À chaque fois qu’ils chercheront à réprimer l’un des nôtres, on leur répondra par la solidarité, on lâchera rien ! Qu’ils le sachent, ça nous intimidera pas ! »

Ce matin, Nathalie Arthaud est elle aussi venue soutenir Eric : «  Le gouvernement veut tourner la page le plus vite possible, il a échoué sur toute la ligne et n’a plus que la matraque. » Cet après-midi plusieurs hospitaliers ont pris la parole en soutien, en dénonçant la répression d’un gouvernement qui n’a eu cesse de les attaquer.

Alexis, étudiant et militant au Poing Levé est lui revenu sur la répression qui s’abat sur la jeunesse, alors que des étudiants de Paris 8 se rendent souvent à gare du Nord où travaille Eric : «  Aujourd’hui, il faut une alliance entre étudiants, lycéens et monde du travail pour gagner. On se soutient, sur les piquets, les actions, mais aussi contre la répression. »

Laurent, conducteur RATP, dénonçait le matraquage de la police qui a valu 18 points de suture à l’un de ses collègues, tandis que Xavier rappelait qu’un collègue cheminot a été éborgné par la police.

Face à la répression, le message était clair : il faut répondre par la solidarité. Un nouveau rassemblement est appelé samedi à 13 heures devant le tribunal de Clichy où Eric va être déféré. Soyons nombreux et nombreuses pour exiger sa libération, celle de tous les interpellés et l’abandon de toutes les charges à leur encontre.