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Ce week-end, de nouvelles manifestations en soutien au peuple ukrainien se sont tenues partout dans le monde, et en particulier en Europe. À Londres, 5000 personnes se sont réunies pour affirmer leur solidarité avec les Ukrainiens, quand à Zurich, 40 000 personnes faisaient de même. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Rome, et en France, 40 000 manifestants sont descendus dans les rues.

Le week-end précédent, des dizaines de manifestations avaient déjà regroupé des centaines de milliers de personnes dans le monde : 70 000 à Prague, 40 000 à Madrid et au moins 500 000 à Berlin… Dans la capitale allemande, les manifestants des grandes Marches pour le climat ont rejoint la mobilisation et se sont solidarisés avec les Ukrainiens, dans un pays où le gouvernement a profité de la guerre en Europe pour annoncer un réarmement d’une ampleur inédite depuis la deuxième guerre mondiale.

Une nouvelle fois, les mots d’ordre mis en avant dans la manifestation ont dénoncé en premier lieu la politique réactionnaire de Poutine. Selon RFI, à Londres, les manifestants scandaient : « Poutine tue » et « Arrêtez Poutine, arrêtez la guerre ! ». Depuis le début de la guerre, au moins 474 civils sont morts en Ukraine, sous les coups de feu et les bombardements. Mais dans la plupart des manifestations de ce week-end, une grande partie des manifestants a également appelé les pays occidentaux à armer l’Ukraine et à poursuivre la politique de sanctions de l’OTAN et de l’UE.

Or, s’il est essentiel de s’opposer à la guerre et à l’intervention militaire russe en Ukraine, l’impérialisme occidental a une responsabilité de premier ordre dans cette guerre de sorte que l’OTAN ne défend aucunement les intérêts du peuple ukrainien. En ce sens, il existe des secteurs de manifestants qui mettent en avant des mots d’ordres exprimant de manière juste cette nécessité de se mobiliser contre l’invasion russe mais aussi de dénoncer la politique de l’OTAN. À Rome, un certain nombre de manifestants ont ainsi exigé : « aucune base, aucun soldat, l’Italie hors de l’OTAN » et crié : « non à Poutine, non à l’OTAN » tout en dénonçant l’envoi d’armes à l’Ukraine par l’Italie.

À Londres, des manifestants ont arboré dans le même sens une banderole disant : « non à la guerre en Ukraine, troupes russes hors d’Ukraine, non à l’expansion de l’OTAN ». La manifestation y était appelée par le Socialist Workers Party, des syndicats de transports et d’enseignants, the No to Nato Network ainsi que par Stop the War, une organisation qui a notamment participé à organiser les manifestations contre la guerre en Irak après les attentats du 11 septembre 2001.

Toute action contre la guerre qui s’oppose à l’attaque réactionnaire de la Russie et à la politique de surenchère militariste des pays impérialistes de l’OTAN devient fondamentale dans le contexte d’escalade guerrière que nous connaissons. S’il est essentiel de s’opposer à la guerre et à l’intervention militaire russe en Ukraine, l’impérialisme occidental a une responsabilité de premier ordre dans cette guerre. En ce sens, il convient de mettre en avant et de reprendre les mots d’ordre des secteurs les plus progressistes des manifestations, d’autant plus en France où l’ensemble de l’échiquier politique se range derrière l’OTAN et appelle à armer l’Ukraine et sanctionner la Russie, à l’image de Yannick Jadot, Raphaël Glucksmann ou encore Anne Hidalgo. Face à cette guerre réactionnaire, il s’agit de dénoncer l’offensive russe en même temps que l’impérialisme occidental et de revendiquer l’autodétermination du peuple ukrainien.