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Chef de guerre

Mali. Première visite de Macron en Afrique auprès des soldats de la mission Barkhane

Depuis sa victoire à la présidentielle, Macron multiplie les références aux traits du président « chef de guerre ». Pour sa première visite en Afrique, le néo-locataire de l’Élysée a choisi… le Mali. Une façon de s’inscrire dans les pas de Hollande.

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Après sa (très) longue marche solitaire pour joindre le pupitre du Louvre au soir de son élection, symbole de l’homme providentiel « en marche » vers son destin, puis sa remontée des Champs-Élysées à bord d’une voiture militaire, dont la symbolique est évidente, Emmanuel Macron n’a pas lésiné sur les effets de style pour assoir symboliquement son investiture. Une attitude qui atteste d’une volonté marquée de redorer le blason de la fonction présidentielle made in Ve République, dont l’une des fonctions essentielles est d’assurer le rôle de chef de guerre de la 5ᵉ puissance impérialiste mondiale.

Le bilan de François Hollande : une guerre par an

Le prédécesseur d’Emmanuel Macron avait, avec une guerre par an minimum tout au long du quinquennat, particulièrement incarné ce statut de président chef de guerre. Au plan national tout d’abord, avec la promulgation et les multiples prolongements de l’état d’urgence et la militarisation de l’espace public à clé, qui n’a en aucun cas permis de résoudre la question terroriste mais qui aura été d’une efficacité redoutable pour réprimer toutes les contestations sociales. François Hollande aura poussé le vice jusqu’à promouvoir des pans entiers du programme sécuritaire et xénophobe du Front national, avec l’épisode de la déchéance de nationalité comme étant le plus marquant.

Sur le plan international, Hollande a eu à coeur de s’immiscer dans de nombreux conflits, bombardant allégrement la Syrie ou l’Iraq, dépêchant des troupes en Centrafrique, fermant les yeux sur les atrocités menées par des soldats français sur des enfants, par exemple. Mais s’il y a bien une intervention militaire extérieure « symbole » du quinquennat Hollande, il s’agit bien de l’intervention au Mali, avec l’opération Barkhane encore en cours aujourd’hui.

Première visite de Macron en Afrique dans un pays sous domination française

Il y a donc une symbolique forte à ce que la première visite présidentielle d’Emmanuel Macron en Afrique se fasse au Mali. Une façon, bien entendu, de s’inscrire dans la continuité de François Hollande sur le plan militaire. C’est par ailleurs auprès des soldats de l’opération Barkhane que le nouveau président se rendra, dès la fin de la semaine. Une intervention, qui, dès le début, a cherché à défendre les intérêts des multinationales françaises contre les troupes djihadistes et qui, après quatre ans de guerre sur le terrain, montre toute son inefficacité pour lutter contre le terrorisme, ce que nombreux intellectuels et journalistes locaux dénoncent :

De plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer l’action de la force Barkhane ; une opération que beaucoup jugent docile et peu efficace dans la lutte contre le terrorisme. Au nez et à la barbe des forces françaises, les groupes terroristes prospèrent, attaquent et tuent au quotidien des militaires maliens et onusiens, souvent dépourvus de moyens aériens

Aliou Dramane Koné, journaliste malien de L’Indicateur du Renouveau

Il s’agit donc pour Emmanuel Macron de relégitimer l’opération Barkhane, qui a certes prouvé son inefficacité dans la lutte anti-terroriste, mais qui est une action militaire essentielle pour préserver les intérêts économiques d’entreprises comme Total, Orange ou la BNP, qui prospèrent sur la misère du peuple malien. Pour un président se targuant d’être la figure du renouveau politique, Emmanuel Macron entend donc tout simplement… faire comme son prédécesseur.

©Francois Lafite/Wostok Press


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