Nous avons appris mardi que Mathieu Relin, conducteur de trains à Mulhouse depuis 24 ans, syndicaliste à Sud Rail et militant à Révolution Permanente, était convoqué par la police le 30 mai prochain concernant des fait d’« organisation d’une manifestation sur la voie publique sans déclaration » et d’« entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique ». (Voir document en annexe).

L’ouverture de cette enquête fait suite à la mobilisation du cheminot ces derniers mois dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites. Comme le dénonce Mathieu, ce n’est pas la première fois que la répression policière s’abat sur lui et ses collègues. « Il y a eu des arrestations, des gardes à vues, même des mutilations… En 2016, après la loi travail, il y avait des tentatives de licenciement à la SNCF. On sait bien qu’après les mouvements il y a de l’intimidation »

« Cette fois, ils veulent aller encore plus loin. Ils n’avaient jamais vu autant de rassemblements spontanés, d’occupations d’universités, de coordination entre étudiants et travailleurs … En Alsace, la police n’est pas habituée au rapport de force que nous avons construit. Le mouvement à Mulhouse était historique, c’est pour ça qu’ils répriment autant », conclue-t-il.

Aussi, cette convocation s’inscrit dans le cadre d’une offensive répressive contre le mouvement social. Depuis le 19 janvier et le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, la répression a été une des réponses principales du gouvernement pour tenter de contenir la colère inédite qui s’est exprimée avec les réquisitions de grévistes, les multiples expulsions d’étudiants occupant leur université, les déblocages de lycées et plus généralement avec les centaines et centaines d’interpellations en manifestation et les violences policières qui les ont accompagnées.

Ce mercredi matin encore, six syndicalistes de la CGT Énergie étaient interpellés à domicile, devant leurs familles, et placés en garde-à-vue en représaille de leur implication dans la lutte contre la réforme des retraites. Une attaque à laquelle les énergéticiens girondins ont répondu par une grève massive et par la solidarité. Alors que l’Etat s’acharne à poursuivre de nombreux militants de la lutte contre la réforme des retraite et à en faire autant d’« exemples » pour briser la détermination de celles et ceux qui ont lutté pendant plus de trois mois, cet exemple doit être reconduit. Il y a urgence à ce que le mouvement ouvrier fasse bloc.

Face à l’État qui tente de nous isoler, contre la répression et les intimidations, notre réponse doit être celle de la solidarité la plus large. Soyons nombreuses et nombreux le mardi 30 mai à 14h devant l’hôtel de police de Mulhouse, 43 rue de la Mertzau, pour exprimer notre soutien à Mathieu et à tous les réprimés.

Annexe - Convocation :