Crédits photo : Christine Poujoulat / AFP (2014)

Au cours de la nuit du 2 novembre dernier, Joaquim, étudiant à l’université Montpellier 3, été assassiné dans le centre-ville de Montpellier après une altercation. Une marche blanche avait été organisée pour soutenir sa famille, rassemblant environ un millier de personnes. Un premier traumatisme, mais qui ne s’arrête pas là pour la famille du jeune étudiant.

Après avoir assisté aux funérailles, le compagnon de la sœur de Joachim a en effet été arrêté par la police de l’air et des frontières. De nationalité argentine, il était venu de Madrid, où il réside. Le 16 novembre, le couple était sur le point de rentrer à Madrid quand la police de l’air et des frontières a arrêté le compagnon de la sœur de Joaquim, dont la demande de renouvellement de visa est en cours d’étude en Espagne, et qui aurait dû rencontrer son avocate le 10 novembre à ce sujet si son beau-frère n’avait pas été assassiné. Mais pour la police, rien à faire : le meurtre d’un membre de famille n’est pas une raison valable pour annuler un rendez-vous d’avocat. Le jeune homme s’est alors vu notifier une Obligation de Quitter le Territoire (OQTF) avec interdiction de retour, et a été emmené au centre de rétention administratif de Marseille en vue de sa future expulsion vers l’Argentine. Samedi, la Préfecture de l’Hérault, qui connaît pourtant les détails de la situation, n’avait pas encore jugé bon de libérer le jeune homme.

Cette situation montre comment Macron compte bien surpasser Hollande sur le terrain de la xénophobie et se veut être la pointe avancée de l’Europe forteresse. Quand les capitaux circulent, quand l’évasion fiscale des plus riches est tellement immense qu’on ne peut que penser qu’elle est facile, les autres se font arrêter à la frontière pour quelques jours de retard alors qu’ils vivent des situations dramatiques – sans parler des milliers de migrants qui meurent en Méditerranée chaque année. Ce dernier cas illustre la façon dont Macron s’engage à « accueillir » 10 000 réfugiés d’ici à 2019, de la main d’œuvre surexploitée au grand plaisir du patronat. La liberté de circuler et d’installation pour toutes et tous, l’ouverture des frontières, c’est le minimum qu’il s’agit d’exiger face à l’Europe forteresse qui tue en masse.