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#PasDeRepriseSansTestsNiMasques

"Nous nous indignons de cette reprise !" Communiqué des personnels d’éducation du collège Diderot à Aubervilliers

Nous relayons ce communiqué réalisé par les personnels d’éducation (co-signé par des représentants de parents d'élèves) du collège Diderot d’Aubervilliers en AG virtuelle le 27 avril, qui témoigne de l'état d'esprit qui règne dans le milieu de l'éducation. Il est l'une des nombreuses réponses aux décisions de réouverture des écoles le 11 mai.

2 mai 2020

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Communiqué des personnels d’éducation du collège Diderot d’Aubervilliers, réuni-e-s en assemblée générale virtuelle le 27 avril

Les personnels d’éducation du collège Diderot réuni-e-s ce jour dénoncent la décision prise par le gouvernement de ré-ouvrir, sur le principe du « volontariat », les écoles le 11 mai, puis les collèges selon des modalités et un calendrier encore plus fous. Cette décision va à l’encontre des préconisations du Conseil scientifque et ne répond pas aux inquiétudes des syndicats de personnels et des associations de parents d’élèves. Les conditions sanitaires et matérielles ne permettront probablement pas une reprise des cours en mai.

Le manque de tests, de matériel de protection et de gel dans l’ensemble du pays, et les locaux exigus et sur-occupés des établissements scolaires vont exposer les agents, les élèves et leurs familles à la pandémie.

Nous nous indignons de cette reprise imposée à la hâte et sans garanties suffisantes. Nous nous en indignons d’autant plus que notre département est un des foyers de la pandémie, que la surmortalité y est bien plus grande qu’ailleurs, que les services de santé y sont déjà saturés en temps normal, et que la population y est plus fragile et plus malade qu’ailleurs car plus pauvre et moins bien soignée.

Nous nous en indignons enfn car nous savons que la réouverture des écoles est la conséquence de décisions économiques qui imposeront à une partie importante de la population de retourner travailler, de prendre des transports en commun surpeuplés, et d’envoyer ses enfants à l’école malgré l’inquiétude que cela provoque. En efet, en ces temps de crise, la précarité est devenue plus dramatique encore que d’habitude : privées de tout revenu, sans droit au chômage, certaines familles ne subsistent encore que grâce aux solidarités locales.

Nous sommes bien entendu sensibles à l’argument sur les inégalités sociales et scolaires et nous connaissons trop bien les difcultés rencontrées par nos élèves et leur famille. Cependant, elles sont d’abord le fait des politiques menées par les gouvernements successifs et ne sont pas apparues avec le Covid19. Elles ne peuvent être utilisées pour dispenser l’Institution de son obligation de garantir la santé des personnels, des élèves et de leurs familles lorsque les établissements rouvriront.

La continuité pédagogique initiée par le ministère a été pour beaucoup un calvaire : pas d’ordinateur, des interfaces multiples et peu performantes, pour certaines familles pas d’accès à internet, pas d’imprimante. Bref, la situation révèle une réelle impossibilité de travailler à distance ! Il y a en ce sens urgence à équiper familles et travailleurs et travailleuses de l’éducation en équipement numérique et à former les élèves qui ne sont absolument pas autonomes sur ces outils. Il s’agit d’une priorité que devrait prendre en charge urgemment les collectivités territoriales.

Du fait des conditions très particulières de réouverture, cet enseignement à distance va continuer après le 11 mai. En efet, pour nous il est impossible d’imaginer un retour à la normale. Il n’y aura pas de reprise des cours à partir du 18 mai !

Quand nous devrons accueillir les élèves qui se présenteront dans l’établissement, cela sera pour les accompagner et les aider en petit groupe à faire le travail à distance. Mais cela ne pourra se faire que dans des conditions sanitaires qui les protègent vraiment, et qui protègent aussi les enseignants, les personnels de vie scolaire et les agents d’entretien.

Nous appelons à une assemblée générale commune des parents et des personnels la semaine prochaine pour discuter collectivement de la situation.


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