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Interdiction des licenciements !

« On ne se laissera pas humilier » : grève à Neuhauser contre un licenciement abusif

Face au licenciement abusif d’une salariée de l’usine Neuhauser qui avait refusé du surplus de travail. Ses collègues ont mis l’usine à l’arrêt pour la soutenir et envoyer un message fort au patron.

Augustin Tagèl

12 octobre 2023

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« On ne se laissera pas humilier » : grève à Neuhauser contre un licenciement abusif

Crédits photos : Google Street View

Ce lundi, une salariée de la boulangerie industrielle Neuhauser à Folschviller, à l’est de Metz, a été licenciée pour ne pas avoir accepté de travail supplémentaire. « C’est une salariée qui travaillait dans les bureaux de l’usine comme assistante approvisionnement », nous explique Christian Porta, ouvrier chez Neuhauser et syndicaliste à la CGT. « Elle gérait les livraisons de matières premières ». 

Lorsque sa cheffe de service est parti en arrêt maladie il y a quelque mois, la direction n’avait encore prévu personne pour la remplacer, et aurait exigé de cette salariée qu’elle prenne en charge, en plus de ses tâches, le travail de sa cheffe. «  Elle travaillait à 80%, avec ses mercredis de libre, et la direction a tenté de la forcer à passer à 100% et de cumuler la charge de travail de deux emplois ! Évidemment elle a refusé, et la direction a été obligée de prendre une remplaçante temporaire pour sa cheffe  », continue Christian. 

Mais la direction ne s’arrête pas là, puisqu’elle aurait demandé à la salariée de former sa nouvelle responsable aux tâches de l’ancienne, ce que l’assistante refuse, arguant à raison qu’elle n’en a ni le temps ni le rôle. « A partir de là, ils ont commencé à mener contre elle une véritable cabale, en l’accusant de tous les maux, jusqu’à son entretien préalable à licenciement le 8 septembre dernier, au motif principal de refus de travail », détaille le syndicaliste. 

La direction aurait ensuite attendu les trente jours légaux avant de lui remettre sa lettre de licenciement, en main propre, un matin alors qu’elle arrivait à l’usine pour travailler. Une méthode « humiliante », selon Christian. «  Ils lui ont donné la lettre et lui ont dit de rentrer chez elle. On était frappé par ce niveau de mépris. Surtout que tout était prévu, elle a été licenciée lundi 9 octobre et sa remplaçante est arrivée dès le mercredi  », explique-t-il.

« Il y eu une indignation générale dans l’usine », poursuit Christian, «  une forte émotion, et ça nous a paru tout de suite normal de la soutenir, même si la direction joue sur la division entre les bureaux et la chaîne. C’est comme ça que mercredi, une première équipe a voté le débrayage, et qu’ensuite beaucoup d’équipes ont suivi, et notamment les équipes de nuit ». Si, après l’injustice et l’humiliation vécue, la salariée ne souhaite pas être réintégrer chez Neuhauser, elle est bien déterminée à aller aux prud’hommes où ses collègues l’accompagnerons en soutien. 

« Avec les collègues on a voulu envoyer un signal avec ces débrayages, pour dénoncer d’une part la méthode ignoble et humiliante utilisée, et d’autre part qu’on n’acceptera pas que le patron puisse te virer juste parce que ta tête ne lui revient pas ou que tu refuses des conditions de travail abusives. On a voulu lui montrer en arrêtant la production que ça ne se passerait pas comme ça ici, que ça ne serait pas gratuit », surenchérit-il.

Une bonne redescente sur terre pour la direction de l’usine, qui était jusqu’à mercredi en séminaire au parc Astérix. «  Ils s’amusent là-bas pendant qu’ils licencient ici  », conclut Christian, « mais le patron regrette déjà, il a vu notre réactivité, et il a compris qu’il s’était mis tout le monde à dos et que ça avait soudé les équipes. On ne se laissera pas humilier et on lui a rappelé que c’est nous qui faisons tourner la boutique ».


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