Gérald Darmanin a pris à nouveau la parole ce samedi 14 octobre lors d’une conférence de presse. Outre l’annonce de mesures xénophobes, le ministre de l’Intérieur a expliqué avoir demandé à la justice de poursuivre onze associations et individus pour « apologie du terrorisme ». Parmi les organisations visées nommément, le Collectif Palestine Vaincra, le Comité Action Palestine et le Parti des Indigènes de la République.

Lors de cette conférence de presse, le ministre a également affirmé avoir « demandé à l’ensemble des services du ministère de l’intérieur de travailler à la dissolution de plusieurs associations ou collectifs relayant ou parfois finançant le Hamas ». Bien qu’il n’ait pas nommé les collectifs visés par ces procédures de dissolution, on peut imaginer que Darmanin n’hésitera pas à tordre les faits pour incriminer des organisations très diverses, coupables avant tout de soutenir la cause palestinienne.

Ces annonces ont lieu alors que la semaine dernière, Darmanin avait annoncé qu’une enquête pour « apologie du terrorisme » visait le NPA, et tandis que les menaces et demandes de procès ou dissolution de la droite ou l’extrême-droite contre des organisations comme l’UJFP ou même Révolution Permanente. se sont multipliées.

Alors que Palestine Vaincra et Action Palestine faisaient l’objet depuis le printemps 2022 d’une procédure de dissolution, suspendue par le Conseil d’État, Darmanin profite de la séquence pour repartir à l’offensive. Cette annonce, se place par ailleurs dans la continuité de la campagne impulsé par la droite la semaine dernière, à l’image du sénateur LR Stéphane Rudulier, qui avait lancé une pétition exigeant ni plus ni moins que la dissolution du NPA, de RP, du PIR, de la Jeune Garde et même de LFI.

Dans la continuité des interdictions des manifestations de soutien à la Palestine, amalgamés à des « rassemblements pro-Hamas », et de la volonté affichée par le Garde des Sceaux du gouvernement, Eric Dupont-Moretti de poursuivre tout propos « présentant comme légitime la résistance à Israël », il y a urgence à s’organiser face à cette offensive autoritaire.

Par-delà les désaccords politiques qui peuvent exister sur la situation en Palestine, ce n’est pas au gouvernement de décider qui a le droit de s’organiser politiquement. En ce sens, le mouvement ouvrier et l’ensemble des organisations du mouvement social, qui sont la cible de mesures autoritaires croissantes ces dernières années, doivent faire front et défendre le droit de soutenir la cause palestinienne.