Dimanche soir, peu avant minuit, la police a ouvert le feu sur un véhicule en plein centre de Paris et a fait deux morts et un blessé. D’après la police, « une dizaine de cartouches » auraient été tirées, et le véhicule, une Volkswagen Polo de couleur foncée, a été touché par « cinq ou six impacts » de balles.

Comme d’habitude les seules sources disponibles pour le moment émanent directement de la police et sont à prendre avec précaution. Elles affirment que les tirs auraient eu lieu après un une tentative de contrôle du véhicule, stationné à contresens sur le Quai des Orfèvres. Entouré par les policiers, le véhicule aurait démarré, fonçant vers un policier qui l’a esquivé. Les policiers auraient alors tiré au fusil d’assaut, tuant deux hommes de 25 et 31 ans. Le troisième homme, âgé de 45 ans, a lui été touché au bras.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique » et interrogé les quatre policiers présents qui n’ont pas fait usage de leurs armes. Le tireur a été entendu vers 4h30 du matin par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Alors que cette institution est connue pour garantir l’impunité des policiers, son enquête devrait à nouveau aboutir à blanchir les forces de répression.

Ce nouveau drame en rappelle beaucoup d’autres, comme l’histoire de Nordine, criblé de balles suite à un contrôle à Stains ou celle de Ayman, défiguré par un tir policier à Saint-Florentin. Alors que Macron venait juste d’être réélu dans la soirée sur fond d’abstention record, la police s’illustre à nouveau en appliquant la peine de mort pour un refus d’obtempérer.

Un événement tragique mais symbolique alors que Macron entend doubler les effectifs policiers sur le terrain et n’a cessé ces dernières années de multiplié les cadeaux à la police. Il ne fait aucun doute que la répression et l’impunité policière seront toujours plus forte dans les cinq années à venir et l’événement tragique d’hier soir n’en est que le prémisse.