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Casse des services publics

« Plus de lits, moins de flics » : manifestation inédite à Bagnères contre la fermeture des urgences

Ce mercredi, environ 2000 personnes ont manifesté contre la fermeture des urgences à Bagnères-de-Bigorre. Une démonstration de colère des habitants, soignants, et commerçants qui s’inscrit dans une vague de mobilisations contre la casse de l’hôpital public.

Yann Causs

4 octobre 2023

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« Plus de lits, moins de flics » : manifestation inédite à Bagnères contre la fermeture des urgences

Crédits photo : Capture d’écran - France Bleu Béarn Bigorre

La population continue d’exprimer sa colère contre la destruction de l’hôpital public et les fermetures d’urgences qui se multiplient fautes de moyens. Après Feurs, Langres et Quimper, c’est à Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, que la population s’est mobilisée contre la fermeture des urgences de l’hôpital lors d’une journée déjà qualifiée « d’historique » par la presse locale.

En effet, à l’appel d’association « Sauvons l’hôpital de B2B » entre 2 000 et 3 000 personnes ont manifesté ce mercredi dans le cadre d’une opération ville morte, dont l’objectif était de permettre une « manifestation de la plus grande envergure possible ».

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari est réussi. Avec un défilé inédit pour cette ville de 7 000 habitants, de nombreux commerçants ont fermé boutique et ont répondu à l’appel. Ainsi, dans les rues de Bagnères, la plupart des commerces ont arborés sur leurs vitrines des messages de soutiens à l’hôpital de Bagnères-de-Bigorre, comme une boutique de jouets pour enfants.

Derrière plusieurs dizaines d’hospitaliers en tête de cortège, des banderoles et pancartes exprimaient la colère des habitants : « Sauvons les urgences »« sans urgences tous sacrifiés« non à la fermeture » ou encore « pas de vie sans urgences ». En effet, depuis plusieurs mois la population de la localité est confronté aux fermetures et aux régulations des services d’urgence. Et comme l’explique le communiqué de l’association « sauvons l’hôpital B2B », tandis que les urgences sont définitivement fermées toutes les nuits depuis 2021, les fermetures de jours se multiplient. Quatre jours début septembre du 3 au 6, une journée le 17 septembre, et 11 jours à venir en octobre, une situation « inacceptable » pour le collectif.

Toujours dans son communiqué, l’association dénonce également la réaction de l’ARS suite à la première journée de mobilisation dans la ville, qui avait réuni plus de 500 personnes : « Le directeur général de l’ARS Occitanie [Mr Jaffre] s’est déplacé en express pour rassurer la population sur la pérennité des urgences. C’est l’inverse qui se produit. Nous assistons de la part des autorités sanitaires à des opérations de communications mensongères de plus en plus insupportables. Contrairement aux déclarations de Mr Jaffre et ses collaborateurs locaux, il n’y a pas de problème majeur pour trouver des médecins. Mais il faut la volonté de les utiliser avec fermeté. La vérité est que la volonté première est de diminuer les moyens de la santé publique pour des raisons économiques afin de satisfaire les consignes européennes. »

Au micro de France bleu, Aïtor Ortiz, le président de l’association rajoute que « le fonctionnement récurrent des urgences en service dégradé nous fait penser qu’un jour, elles vont fermer définitivement. On veut montrer que toute la population est en colère ». Ainsi, au sein de la manifestation, ce sont bien les politiques néolibérales appliquées ces dernières années pour détruire l’hôpital public qui sont pointées du doigt et dénoncées. « Plus de lits, moins de flics » pouvait-on par exemple lire sur une banderole présente dans le cortège.

La manifestation à Bagnères de ce mercredi constitue une nouvelle démonstration de la colère importante au sein de la population contre la destruction des services publics. Tandis que la journée de manifestation du 13 octobre arrive à grands pas, ces démonstrations mettent à l’ordre du jour la construction d’une riposte d’ensemble, qui articule lutte pour les services publics, mobilisation contre la vie chère et pour les salaires, et refus des offensives autoritaires et racistes.

Tandis que de nombreux syndicalistes, notamment de la CGT, sont présents et actifs dans la construction de ces mobilisations, celles-ci montrent la possibilité de construire un plan de bataille qui associe les méthodes de lutte du mouvement ouvrier avec la mobilisation et le soutien de frange très large de la population. Pour cela, il en va d’abord d’en finir avec le son de cloche entonné par les directions syndicales, de la CGT à la CFDT, du dialogue social avec le gouvernement et du refus de prendre « sa revanche » contre Macron.


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