[Photo : Révolution Permanente]

Aujourd’hui lundi 28 novembre, 500 salariés grévistes ont envahi le siège de la RATP à l’occasion de la prise de poste de l’ex-premier ministre Jean Castex comme PDG de la RATP pour réclamer, notamment, une augmentation immédiate de 300 euros.

Les 20 ateliers de la maintenance du métro parisien et les 5 ateliers de maintenance des RER A et B se sont mis en grève, et certains agents de la maintenance bus et tramway ont aussi rejoint le mouvement. Ces débrayages dans la maintenance du réseau ferré RATP s’ajoutent à celui de l’atelier de Sucy en Brie, en grève depuis le 18 octobre, et celui de l’atelier de Vaugirard (ligne 12 du métro). 

Mobilisés contre la précarisation qu’ils subissent, les grévistes ont investi le siège ce matin dans une ambiance combative pour revendiquer 300€ d’augmentation de salaires, l’annulation du chantier primes et l’intégration des primo-statutaires. Des prises de paroles se sont succédées pour dénoncer la politique de la direction.

Les salariés de Sucy en Brie, qui entrent dans leur 6ème semaines de grève, étaient particulièrement mobilisés. Gabriel, de l’atelier de Sucy, a ainsi souligné : « Le démantèlement de l’entreprise est honteux, les conducteurs démissionnent. […] Et c’est pour cela qu’on est là aujourd’hui, parce que la direction a voulu attaquer sur nos primes malgré l’inflation. »

Si les grévistes ont obtenu l’annulation du chantier primes, la mesure est toujours d’actualité pour les nouveaux entrants dans l’entreprise. La mobilisation continue donc pour obtenir le retrait total de cette mesure.

Contrainte, la direction a dû recevoir une délégation des grévistes. Aussi, refusant de répondre aux revendications au mépris des travailleurs, les grévistes ont envahi la réunion au cri de « 300€ ! 300€ ! ».

Pour l’instant, la direction s’en sort en bottant en touche, affirmant que ce serait à Castex de décider, et que celui-ci n’étant pas présent aujourd’hui, aucune décision ne pouvait être prise. Or la direction fait déjà attendre les grévistes depuis 5 semaines en prétextant que rien ne pourrait être décidé avant l’arrivée du nouveau PDG. Ce sera donc par une colère redoublée que celui qui va avoir le rôle de mener l’ouverture à la concurrence sera accueilli par les grévistes. 

Face à une direction sourde aux revendications, les grévistes restent déterminés : « On est toujours en face d’une direction sourde qui joue le pourrissement du mouvement, parce qu’ils n’ont pas compris qu’on ira jusqu’au bout », affirme Renaud, élu CGT et travailleur à la maintenance à Sucy-en-Brie en grève depuis le 18 octobre.

Les salariés entendent porter leur combat au-delà de la maintenance, et même de la RATP. Conscients qu’en cette période d’inflation et d’attaque contre les plus précaires, l’enjeu d’une lutte pour les salaires concerne l’ensemble des travailleurs.