Le préfet de l’Hérault poursuit son offensive répressive à Montpellier : après avoir ordonné l’interpellation d’une personne ayant accroché un drapeau ACAB à son balcon , ce dernier vient d’interdire un rassemblement de soutien au peuple palestinien et contre l’apartheid israélien prévu le samedi 27 mai, organisé par BDS Montpellier. Dans un communiqué publié moins de 48h avant l’événement, la préfecture prétend redouter « la transposition à Montpellier d’un conflit international » et la tenue d’un soi-disant « discours discriminant incitant à la haine ». Des arguments récurrents pour réprimer et faire taire les militants pro-palestiniens en France.

En réalité, cette interdiction vise essentiellement à réprimer toute dénonciation de la politique coloniale de l’État d’Israël. Et ce alors que le deux poids deux mesures de la Région Occitanie et la Mairie de Montpellier est explicite puisque chaque année à Montpellier est organisée la « Journée de Jérusalem », avec derrière la célébration de la prise de Jérusalem-Est en juin 1967 lors de la Guerre des Six Jours, ayant fait des dizaines de milliers de morts.

Face à l’attaque, les organisateurs contestent l’interdiction. Le rassemblement aura bien lieu s’ils arrivent à arracher la levée de l’arrêté. Dans le cas contraire, ils prévoient une conférence de presse à la même heure devant la préfecture de Montpellier.

Il ne s’agit pas de la première tentative d’intimidation menée par l’administration locale envers l’association militante BDS Montpellier. En effet, depuis des années, la préfecture et la mairie mènent main dans la main une véritable politique de criminalisation à l’encontre de ces militants : interdiction systématique de leurs manifestations, destruction de stands ou encore poursuites judiciaires pour des publications sur les réseaux sociaux.

Le mouvement BDS a également été dans le viseur du gouvernement Macron, qui, en 2019, menaçait déjà l’organisation. Ce dernier affirmait ainsi que les associations proposant le boycott d’Israël et des produits de ses grandes entreprises seraient traitées sans « aucune complaisance ».

L’interdiction de ce rassemblement s’inscrit dans un contexte d’offensive autoritaire du gouvernement Macron et de ses institutions, qui multiplient les interdictions à manifester et les arrestations, tentant ainsi de mater la colère exprimée lors du mouvement contre la réforme des retraites.

Outre son soutien explicite à la politique d’oppression du peuple palestinien par l’Etat israélien, l’État français étant mène lui-même sa propre politique impérialiste et coloniale, comme nous le rappelle actuellement l’opération Wumabushu menée actuellement à Mayotte.