250. C’est le nombre de centre d’urgences en grève ce 10 septembre, selon le recensement du collectif Inter-Urgences. Un mouvement de grève très majoritairement soutenu, à 87 % de la population selon un sondage BVA pour La Tribune, qui témoigne du malaise qui court dans les centres hospitaliers en général, sans compter que les grèves sont nombreuses ces derniers mois, voire dernières années.

C’est dans ce contexte qu’une journée de manifestation nationale a été appelé pour ce mercredi 11 septembre par les syndicats. Une journée qui s’inscrit dans le calendrier de septembre, avec une multitude de dates de différents secteurs, illustration par l’exemple de la stratégie de division des directions syndicales. Or, dans le secteur de la santé peut-être plus qu’ailleurs, la perspective d’une journée de mobilisation isolée alors que des agents de la santé sont en grève depuis des semaines, voire des mois, apparaît comme grandement insuffisante. D’autant plus après les annonces insignifiantes d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.

Réunis en assemblée générale ce 10 septembre, le collectif Inter-Urgences, issue des mouvements de grève de ces derniers mois, a appelé à la poursuite de la grève partout sur le territoire. Mais ce n’est pas tout, un appel a été lancé pour un élargissement de la mobilisation à l’ensemble des secteurs hospitaliers ainsi qu’à la création d’une plateforme de revendications communes. Enfin, la date du 26 septembre a été plantée dans le décor, pour de nouvelles actions tant au plan local que national.

En soi, l’appel de l’AG de l’Inter-Urgences est un pas en avant par rapport à la stratégie désastreuse de la journée d’action isolée. Un exemple à suivre, notamment dans d’autres secteurs mobilisés depuis des semaines, avec des éléments d’auto-organisation, comme chez les enseignants par exemple, ou bien encore avec les cheminots et le collectif Intergare, issu de la bataille du rail, pour dépasser les stratégies de la défaite imposées par les directions syndicales.

Pourtant, si la perspective de chercher à massifier le mouvement des hospitaliers est centrale, la question de la convergence interprofessionnelle est tout aussi indispensable. La question de la réforme des retraites, et les mobilisations à venir concernant les questions écologistes, sont tout autant de combat qu’il convient de faire converger pour imposer un rapport de force à même de faire reculer Macron et son monde. À ce titre, les mouvements de grève dans la santé sont autant de pointes avancées, qui peuvent permettre de convaincre d’autres secteurs de travailleurs de rentrer dans la bataille, par la grève reconductible.

Crédit photo : DR/site du NPA