Plus de 9000 Palestiniens morts, dont 3600 enfants. Depuis l’intensification de l’offensive militaire de l’État d’Israël qui combine intensification des bombardements et incursions terrestres, de nouveaux massacres sont annoncés tous les jours. Le camp de réfugiés de Jabalia situé au nord de Gaza a été bombardé trois fois cette semaine, et ce vendredi, Israël a bombardé l’entrée de l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de Gaza, devant lequel se trouvait un convoi d’ambulances selon Al-Jazeera. En Cisjordanie occupée, des colons israéliens s’adonnent à des exactions à l’encontre des Palestiniens et 150 d’entre eux ont été tués depuis le 7 octobre.

Un déchaînement de violence de l’État israélien soutenu par les principales puissances impérialistes. La chambre des représentants aux États-Unis a approuvé ce jeudi en effet un projet de loi qui accorde 14,3 milliards de dollars à Israël pour renforcer sa défense militaire, tandis qu’en France, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran réaffirmait ce vendredi sur BFMTV « le droit d’Israël de se défendre et de répondre sans merci face à l’agression terroriste ».

Un soutien qui s’accompagne d’une offensive autoritaire que le gouvernement poursuit : de l’intimidation d’organisations politiques comme le NPA convoqué jeudi au siège de la police judiciaire à l’instrumentalisation de la recrudescence des actes antisémites pour criminaliser la dénonciation de l’État d’Israël.

Mais l’intensification de la politique génocidaire de Netanyahou porte son lot de contradictions, et de nombreux gouvernements alliés d’Israël pourraient se retrouver en difficulté face au soutien populaire à la Palestine qui s’exprime à l’international. Dans les pays arabes, la politique de normalisation d’Israël est mise en péril, et la Jordanie et le Barhein ont rompu leurs relations diplomatiques avec l’État colonial. Du côté des puissances impérialistes comme la France, le gouvernement a été forcé de condamner le bombardement du camp de réfugiés à Gaza et n’a pas réussi à faire interdire les manifestations appelées ce week-end dans de nombreuses villes du pays, organisées par un large front d’organisations syndicales, politiques et associatives.

Un front unitaire et une situation qui ouvrent des brèches dans la politique répressive du gouvernement et qui posent la possibilité de construire un mouvement massif de solidarité avec la Palestine en France. A l’heure où se dessine à l’international ce qui pourrait être le plus grand mouvement anti-guerre depuis 2003 et qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni, plusieurs centaines de milliers de personnes prennent la rue pour dénoncer les massacres d’Israël et exiger la fin des bombardements, la manifestation appelée à Paris ce samedi pourrait bien être une première démonstration de masse en soutien au peuple palestinien et le point de départ d’une mobilisation d’ampleur.

Dans cette perspective, il apparaît crucial que cette journée puisse servir de point d’appui à la construction d’une politique active de solidarité sur le terrain de la lutte des classes pour exiger l’arrêt des bombardements et de l’intervention militaire israélienne mais aussi la fin de la criminalisation de la cause palestinienne et l’abandon de toutes les poursuites pour des faits de solidarité avec le peuple palestinien. Une contre-offensive qui doit commencer ce samedi : tous dans la rue, à 15 heures place de la République à Paris, et partout en France !