En avril 2023, les salariés de Tisséo ont initié un mouvement de grève massif pour défendre le maintien de la « clause de sauvegarde », un mécanisme qui permettait jusqu’ici une indexation partielle des salaires sur l’inflation et que la direction a décidé de supprimer. Ils ont menés treize journées de grève massives entre avril et juin 2023, sans obtenir satisfaction.

En effet, face à un mouvement d’une ampleur inédite, la direction n’a répondu que par le mépris et la répression. Elle a notamment assigné en justice l’intersyndicale Sud - CGT - FNCR - CFDT pour ses actions de grève devant les dépôts. Une première assignation avait eu lieu en référé (procédure d’urgence) le 20 juin dernier, quand la direction voulait l’autorisation d’envoyer la police réprimer les grévistes dès le lendemain. Finalement le tribunal avait débouté la direction et plus de 80% des salariés étaient en grève le 21 juin pour dénoncer la répression.

Ce lundi 18 septembre se tiendra une nouvelle audience, la direction réclamant à chaque syndicat jusqu’à 40 000 € par journée d’action, une somme selon elle justifiée par le blocage de dépôts. Une atteinte au droit de grève, visant à intimider les grévistes, et à laquelle il est fondamental d’opposer la solidarité la plus large. En ce sens, l’intersyndicale appelle à une « journée noire » dans les transports toulousains et à un rassemblement devant le Palais de justice de Toulouse à 14 h.

Cette journée sera décisive pour les suites du combat sur les salaires, après un retour à la grève qui avait de nouveau mobilisé des centaines de salariés sur le réseau de transport toulousain le vendredi 8 septembre. Malgré un colère qui ne faiblit pas, lors d’une rencontre le 12 septembre, la direction est restée sourde aux revendications des syndicats. Ces derniers dénoncent « un DG toujours enclin à faire des propositions à la baisse », l’intersyndicale ayant elle-même fortement abaissé ses revendications en renonçant par exemple au maintien de la clause de sauvegarde.

Ainsi, la journée du lundi 18 septembre sera clé pour rappeler à la direction qu’elle ne peut attaquer sans conséquences les grévistes. Si elle est réussie, elle pourrait être un point d’appui pour dépasser le seul terrain juridique et donner lieu à une nouvelle journée de grève massive, à même de redonner un élan combatif au mouvement pour les salaires. L’ensemble des organisations politiques et syndicales toulousaines qui s’opposent à la répression de Moudenc et de la direction doivent soutenir les grévistes !