La nouvelle a profondément choqué au sein de l’entreprise. L’annonce de la mort de l’époux de Marie Smet, travailleuse à Toyota Onnaing, a déclenché une vague de solidarité de la part de ses collègues, qui ont organisé une quête afin de l’aider financièrement. « L’élan de solidarité se sent fortement. Les gens mettent 10, 20 € […] Tout le monde se sent touché, se dit que cela aurait pu lui arriver. Même ceux qui ne connaissaient pas Marie », explique Thomas Mercier, délégué CFDT.

Et du côté de la direction ? Aucune aide financière, aucun congé exceptionnel ou un quelconque geste de solidarité ! La direction a seulement mis en place un "formulaire" permettant aux salariés de faire don ... de leurs RTT. Le comble, c’est que l’entreprise profite de la situation pour se payer, sur le dos des travailleurs, une campagne de pub bienvenue pour la direction. En effet, l’entreprise d’Onnaing avait défrayé la chronique l’été dernier, lorsque l’une de ses employées avait tenté de suicider. Dans la région, la mise sous pression et la répression des employés est devenue une véritable tradition chez Toyota. Un employé de l’usine de Valenciennes avait été licencié ... pour être allé aux toilettes.

Xavier Bertrand vient pavoiser. Toyota Onnaing annonce une augmentation de ... 0.2%


Des méthodes qui en disent long sur la considération des directions Toyota envers ses salariés. A Onnaing, l’annonce de la hausse des salaires de 0.2% d’augmentation générale, 0,4 % d’augmentation individuelle et d’ancienneté, 0,35 % d’évolution dans le cadre des NAO a provoqué la colère de la CGT, qui s’est exprimée par le biais d’un tract. La direction n’a pas hésité, dans un élan de mauvaise foi, de déclarer que le cumul des augmentations permet d’atteindre le taux de 1.5%. Outre le fait que ce calcul est hautement discutable, et pour cela nous renvoyons les directeurs de Toyota Onnaing à leurs cours de mathématiques au collège, cette situation illustre à merveille le mépris patronal envers ses salariés.

Mais la direction n’est pas la seule à tenter de se faire une image sur le dos des travailleurs. Xavier Bertrand, fraîchement élu président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, est venu mercredi pavoiser dans l’usine aux côtés des directeurs. " Je suis aux côtés des entreprises qui vont bien comme Toyota aujourd’hui mais je serai aussi cette semaine aux côtés d’une entreprise en difficulté de la Somme" a-t-il ainsi déclaré, conscient d’avoir été élu contre Marine Le Pen et non pour son projet politique.

D’un côté une solidarité de classe, de l’autre l’opportunisme éhonté de la direction afin de redorer un blason bien terne. La situation de Marie Smet illustre, une fois de plus, le mépris patronal envers ses salariés, même lorsque ceux-ci traversent des moments de deuil. La visite de Xavier Bertrand est elle aussi fortement symbolique, le néo-président de la région se tenant aux côtés des patrons et des actionnaires.