Crédit photo : Bertrand GUAY / AFP 

Deux semaines après l’échec de la mobilisation du 27 octobre, la CGT appelait à nouveau à une journée de manifestations et de grèves interprofessionnelles ce 10 novembre. Avec 10 000 manifestants à Paris selon la confédération et « des milliers » en France, la mobilisation a été très faible ce jeudi. Ainsi, la journée du 10 novembre vient officialiser l’échec du « plan de bataille » en deux journées isolées proposée par la direction de la CGT pour construire une « dynamique » qui permette d’arracher des augmentations de salaires.

La direction de la CGT doit tirer le bilan de l’échec des journées isolées !

Pourtant, face à cet échec manifeste des journées isolées, la direction de la CGT semble se maintenir dans le déni. Dans son communiqué de presse ce jeudi soir, la centrale de Montreuil appelle « les l’ensemble des travailleur.euse.s, de la jeunesse, des retraité.e.s à rester mobilisé.e.s dans tous les secteurs professionnels, public comme privé, sur l’ensemble du territoire ». Pendant ce temps, Philippe Martinez a indiqué en début de semaine retourner à la table des négociations avec le gouvernement concernant la réforme des retraites. Une manière de ne pas tirer le bilan d’une politique de journée isolées, et de ne donner aucune perspective pour la suite si ce n’est le dialogue social avec Macron et Borne.

La colère est là : rompre avec le "dialogue social", il faut un plan de bataille !

Il faut le dire et répéter : « la vapeur » est là, et les différents secteurs qui se sont mobilisés à tour de rôle dans l’années 2022 sont là pour le démontrer. La mobilisation à la RATP ce jeudi en a fait une nouvelle démonstration. Avec plusieurs lignes fermées et un certain nombre en service minimum pendant les heures de pointe, les travailleurs du métro ont donné le ton de la colère qui existe dans le monde du travail. Par ce « jeudi noir » pour de meilleures conditions de travail et contre la privatisation des transports, ils ont montré qu’il était possible de mettre en grève des secteurs importants de la classe.

Mais pour que cette colère puisse s’exprimer conjointement et dans de véritables démonstration de rue, la direction de la CGT doit rompre avec sa stratégie qui finit par démobiliser les travailleurs les plus déterminés. Définitivement, il faut en finir avec les dates isolées, mais aussi avec le retour à la table des négociations qui, loin d’encourager les travailleurs à lutter, maintient les illusions que le MEDEF ou le gouvernement puisse augmenter nos salaires via le « dialogue social ». Face aux directions syndicales, leurs stratégies perdantes et leurs divisions, une autre orientation doit émerger pour arracher des victoires.

A l’heure où l’inflation pourrait s’accélérer, il y a urgence. il faut en finir avec les dates isolées et la division des centrales syndicales qui ne permettent pas d’engager la préparation sérieuse d’une grève, ne serait-ce que sur 24 heures. Il nous faut une stratégie alternative qui, loin de tout « dialogue social », cherche à construire un « mouvement d’ensemble » en coordonnant les secteurs actuellement en lutte, comme à la RATP et à Geodis. Un mouvement qui, loin des divisions syndicales, cherche à réellement unifier les travailleurs et à constituer la caisse de résonance de la colère à la base. Pour cela, il faut un réel plan de bataille qui donne l’envie aux travailleurs de se battre. Les travailleurs-ses qui se serrent déjà la ceinture ne peuvent pas se permettre de perdre du salaire pour le symbole.