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Si l’année 2021 a été marquée par la crise sanitaire, les profits des sociétés du CAC 40 ne semblent pas avoir été impacté par cette situation. Bien au contraire : ensemble, elles cumulent près de 160 milliards de bénéfices rapportent Les Echos, soit quatre fois plus que l’année passée. Il s’agit d’un record de profits qui dépasse de plus de 60 % son précédent pic de 2007.

Des profits monstres à comparer avec la situation des classes populaires, en première ligne pendant la crise, mais dont les fiches de payes restent inchangées alors qu’elles subissent la hausse brutale des prix du carburant. Dans le même temps, des multinationales comme Total ont engrangé leur profit le plus élevé depuis quinze ans avec 16 milliards de dollars réalisé pour 2021, sur le dos d’une augmentation du prix de l’énergie et de l’exploitation de ressources polluantes. Évidemment, tout cet argent n’est pas destiné à augmenter les salaires des travailleurs, ce sont surtout les actionnaires qui en profitent. En 2021, c’est plus de la moitié des profits qui sont directement allés dans le portefeuille des actionnaires, marquant un nouveau record avec 70 milliards de dividendes versés.

Avec des salaires qui stagnent et des prix qui montent, les travailleurs subissent donc une perte de leur salaire réel. Face à cela, les différentes mesures adoptées par le gouvernement pour pallier l’inflation sont dérisoires : la mesure cosmétique du chèque “inflation” de 100 euros ou encore la récente remise carburant de quinze centimes par litre, sont largement insuffisantes et évitent systématiquement d’aborder la question de l’augmentation des salaires. Face à la hausse des prix, le gouvernement fait semblant de ne pas voir ces profits record et se permet même de demander à la population de « faire des efforts », comme déclarait Bruno Le maire le lundi 7 mars.

Les mesures électoralistes du gouvernement ne sont pas suffisantes et ces profits record prouvent bien qu’il existe suffisamment d’argent pour financer une réelle hausse générale des salaires. Seulement, pour y contraindre le gouvernement et les entreprises du CAC 40, cela passera nécessairement par le rapport de forces. Alors que les prix ne cessent d’augmenter, il est nécessaire d’imposer des augmentations de salaires par la grève, comme l’ont fait les salariés de Leroy Merlin, de Sephora, ou comme tentent de le faire de nombreux salariés actuellement en lutte comme à Thalès ou Airbus. Face l’enrichissement scandaleux des actionnaires et du patronat pendant la crise, exigeons que les profits des multinationales financent l’augmentation généralisée des salaires indexée sur l’inflation, ainsi que le blocage des prix !