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Plutôt qu’une transition harmonieuse, l’Algérie est en train de vivre, depuis quatre semaines, des manifestions historiques, qui ont contraint Bouteflika à renoncer, le 11 mars dernier, à briguer un 5ème mandat, pas sans avoir d’abord essayé - en vain- un subterfuge proposant un mini-mandat .

La semaine dernière, Bouteflika a prolongé son actuel mandat en reportant la présidentielle, prévue pour le 18 avril, au lendemain d’une future Conférence nationale chargée d’élaborer une nouvelle Constitution. Cette décision a été largement contestée dans la rue vendredi dernier. Les travailleurs du géant pétrolier Sonatrach ont fait grève, et il y a eu au travers du pays des défilés massifs réclamant le départ du pouvoir Bouteflika, ainsi qu’à Paris ce dimanche.

Lundi soir, dans un message à l’occasion de l’anniversaire de la victoire du 19 mars, l’octogénaire a confirmé son intention de rester au pouvoir bien après l’expiration constitutionnelle de son mandat, le 28 avril.

19 mars 1962 : fin de la guerre d’Algérie, 19 mars 2019 : début de changement du système

19 mars 1962 : fin de la guerre d’Algérie, 19 mars 2019 : début de changement du système arbore une pancarte dans la manifestation d’Alger ce mardi. Il y a 57 ans, le 19 mars 1962, entrait en vigueur le cessez-le-feu qui mettait fin à la guerre d’indépendance, commencée en 1954, contre la puissance coloniale française. Ce mardi, les étudiants descendent dans la rue dans toutes les villes algériennes sous le slogan : “les descendants du 19 mars 1962 portent le flambeau ce 19 mars 2019”. Ce qui montre la profondeur des racines historiques du mouvement en cours. Des mobilisations massives qui ne remettent pas en cause uniquement la personne de Bouteflika, mais l’ensemble du régime de domination algérien.