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Face à l’extrême droite

Argentine. Les « assemblées de quartier », pointe avancée de la lutte contre Milei

En Argentine, les assemblées de quartier ont émergé comme un acteur central de la lutte contre les offensives de Milei. Retour sur leur fonctionnement et leur rôle dans l'auto-organisation des travailleurs et de la jeunesse contre le gouvernement d'extrême-droite.

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Argentine. Les « assemblées de quartier », pointe avancée de la lutte contre Milei

Comme lors de la crise de 2001, des assemblées de quartier ont à nouveau émergé en Argentine. Cette fois-ci, elles sont apparues à peine 10 jours après l’investiture du nouveau gouvernement d’extrême-droite de Javier Milei. Nous revenons ici sur la construction de ces assemblées de quartiers, lancées suite au mouvement de contestation initié en décembre dernier contre le DNU de Milei, ainsi que sur leurs dynamiques et leur rôle central dans l’auto-organisation du mouvement argentin contre les plans d’austérité.

Les assemblées ont commencé à émerger après le 20 décembre, réunissant les personnes descendues dans la rue pour s’opposer au méga-DNU (un Décret de Nécessité et d’Urgence qui, entre autres, prévoyait de ne plus contrôler les prix, de supprimer les subventions, autoriser des hausses de tarifs, de transports, de santé, etc) de Milei. Les assemblées ont ainsi d’abord regroupé celles et ceux qui ont fait le choix de s’organiser contre le plan d’ajustement ultralibéral du gouvernement et le protocole répressif visant à interdire les manifestations de la ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich.

Immédiatement et spontanément après le discours de Milei, les habitants de nombreux quartiers de Buenos Aires sont en effet descendus dans la rue pour frapper sur des casseroles en signe de protestation. Ils ont ensuite manifesté jusqu’au Congrès national, contestant le protocole de Bullrich. Des milliers de personnes se sont rassemblées en chantant : « Unité des travailleurs et tant pis si ça ne vous plaît pas ! ». Ils ont également interpellé la Confédération Générale du Travail (CGT), exigeant : « la grève, la grève, la grève ».

Les jours suivants, la population a de nouveau commencé à se rassembler dans les quartiers du centre de Buenos Aires, les municipalités du Grand Buenos Aires, jusqu’à la ville de La Plata (centre politique et administratif de la province de Buenos Aires) pour y organiser des assemblées. Les assemblées de quartiers ont aussi commencé à exister dans différentes villes du pays, bien que de manière inégale. On y débat aujourd’hui de la manière d’élargir la participation aux assemblées et de comment en faire émerger dans de nouveaux quartiers.

Dans ces assemblées de quartier se retrouvent des enseignants, des fonctionnaires, des travailleurs la culture ou de la santé, des cheminots, des professions libérales, des retraités, des petits commerçants, des militants écologistes, féministes mais aussi des étudiants, des précaires et des chômeurs. Y interviennent également les partis de la gauche révolutionnaire, comme le Parti des Travailleurs Socialistes (PTS), ainsi que d’autres forces du Front de Gauche - Unité (FIT-U). On retrouve dans les assemblées des personnes qui ont participé à l’expérience des assemblées de quartier apparues en 2001, et d’autres qui ont milité un temps dans un parti, une organisation syndicale ou de quartier, et qui voient à nouveau le militantisme comme une nécessité pour vaincre le plan d’austérité du gouvernement. Des secteurs de militants péronistes et kirchneristes s’impliquent également dans les assemblées. D’autres, enfin, font leur première expérience au sein d’un mouvement de masse auto-organisé.

Pour beaucoup, les assemblées actuelles rappellent celles de 2001, qui ont profondément marqué ceux qui en ont fait expérience. Celles-ci avaient émergé après l’énorme révolte populaire qui a renversé le président Fernando de la Rúa, après qu’il ait instauré l’état de siège et que les forces de répression aient tué 39 personnes. La crise déclenchée par le « corralito » - quand les banques avaient confisqué les dépôts des petits épargnants -, ainsi que la crise sociale, avaient donné lieu à l’émergence de ces assemblées. En 2001, elles avaient réuni les classes moyennes et les chômeurs qui scandaient « Piquete y cacerolas, la lucha es una sola » (« Piquets de blocage et casserolades, une seule et même lutte »), pour témoigner de l’unité dans la rue entre ces deux secteurs.

Plus de 20 ans plus tard, l’analogie inévitable entre les assemblées actuelles et celles de 2001 nous invite à réfléchir à leurs différences. En 2024, les assemblées ont émergé quelques jours seulement après l’entrée en fonction du gouvernement de Libertad Avanza (le parti de Milei), et le processus d’organisation en cours se déroule parallèlement à l’aggravation de la crise. Cependant, les syndicats font obstacle à la convergence entre assemblées et la masse du mouvement ouvrier organisé. Ils n’ont pas appelé à une grève générale pour unir les secteurs en lutte, et la classe ouvrière doit se diluer dans les assemblées, sans l’organisation depuis les lieux de travail qui lui confère sa centralité stratégique.

Depuis le 20 décembre, les assemblées débattent de la nécessité d’un plan d’action et d’un appel de la CGT à une grève nationale. C’est ainsi qu’elles ont contribué à ce que le 24 janvier, 45 jours après l’investiture de Milei, ait lieu la première grève nationale dans le pays, dans le délai plus rapide de l’histoire. Les assemblées de quartiers ont participé à la mobilisation convoquée par la CGT et la CTA (Central de Trabajadores Argentinos, regroupant principalement des fonctionnaires), avec un cortège en indépendance des directions syndicales - qui leur ont refusé un espace sur la place - mobilisant au moins 5000 personnes. Ensuite, contrairement aux dirigeants syndicaux, les assemblées ne sont pas rentrées chez elles pour laisser du temps au gouvernement, mais ont continué à s’organiser dans les quartiers.

Un embryon d’organisation et de démocratie à la base

Actuellement, les assemblées de quartier - ignorées par la grande majorité des médias, des organisations sociales, de la CGT et de la CTA - sont à l’avant-garde de la lutte et de l’organisation face à Milei. Comme le souligne Matías Maiello dans Ideas de Izquierda : « Les assemblées ont le potentiel de favoriser la création de nouvelles instances d’organisation et de coordination des secteurs en lutte où se rassemblent travailleurs, voisins, étudiants ». Il souligne également qu’« elles expriment les tendances les plus actives d’une vaste base sociale opposée au gouvernement. Elles constituent un élément central pour articuler une véritable résistance depuis la base et briser l’équilibre des forces qui soutient aujourd’hui Milei et son plan tronçonneuse ».

Les assemblées deviennent une véritable force militante - ce qu’on n’avait pas vu depuis longtemps - et s’organisent pour intervenir dans l’agenda politique national. C’est ainsi qu’en défiant le protocole répressif de Patricia Bullrich, les assemblées de l’AMBA (Région métropolitaine de Buenos Aires comprenant la ville de Buenos Aires et le Grand Buenos Aires) et La Plata, aux côtés de l’assemblée d’ « Unidxs por la Cultura » (regroupant des travailleureuses et des activistes du secteur) et des partis d’extrême-gauche - avec le soutien de la Posta de Salud (travailleur·ses de la santé présents lors des manifestations pour soigner les blessés) - se sont mobilisées jusqu’au Congrès national les jours où la loi omnibus était discutée. Le 6 février, le gouvernement a finalement dû retirer sa loi car l’opposition dans les rues, associée à sa crise par en haut, rendait trop difficile d’envisager son adoption.

L’organisation des assemblées a continué. Le 27 février, les assemblées de l’AMBA se sont réunies dans le hall central de la gare de La Constitution pour soutenir la lutte des cheminots et dénoncer les hausses des tarifs des transports. Quelques jours plus tard, le 1er mars dernier, elles se sont à nouveau réunies devant le Congrès national pour écouter le discours d’ouverture de la session législative de Javier Milei. Quelques heures auparavant, elles ont participé au « molinetazo » (consistant à sauter les barrières du métor) organisé par la commission étudiante d’« Unidxs por la Cultura » pour rejeter les hausses de tarifs, un événement diffusé en direct à la télévision.

Face aux licenciements des travailleurs aéronautiques de l’entreprise sous-traitante GPS et à la tentative de privatisation de la compagnie aérienne nationale, Aerolíneas Argentinas, à la tentative de fermeture de l’agence nationale de presse Télam et aux grèves des enseignants réclamant leurs salaires au début de l’année scolaire, les membres des assemblées - dont beaucoup font partie de ces secteurs attaqués - expriment activement leur solidarité. Ils le font également dans la lutte pour la défense de l’Institut du cinéma (INCAA) et du Conseil national de recherche scientifique et technique (Conicet). Sur les canaux de diffusion des assemblées et lors des réunions hebdomadaires, on débat des mesures à prendre pour soutenir ceux qui luttent contre le « plan tronçonneuse » du gouvernement.

Les membres des assemblées organisent également des festivals dans leurs quartiers, collectent des fournitures scolaires pour la rentrée des classes et des denrées non périssables pour les soupes populaires. Ils bloquent les rues face aux dégâts laissés par des fortes pluies et aux coupures d’électricité. L’assemblée du quartier de Caballito, par exemple, s’est mobilisée face à l’effondrement d’un logement où deux personnes ont perdu la vie, en raison de la négligence des entreprises de construction, du secteur immobilier et de l’inaction du gouvernement de la ville.

Les assemblées construisent ainsi des réseaux d’organisation où se rencontrent école, hôpital, lieux de travail et logement. Divers secteurs convergent là-bas pour former le pôle de résistance sociale le plus dynamique du moment, aux côtés des grèves menées par les secteurs de travailleurs en lutte. Les assemblées ont leurs propres comptes sur les réseaux sociaux et s’organisent autour de différentes commissions. Les commissions de femmes se sont par exemple récemment organisées pour manifester ce 8 mars.

Voix des assemblées

Actuellement, 30 assemblées se réunissent dans différents quartiers de la ville de Buenos Aires : à San Telmo, Montserrat, Paternal, Flores, Córdoba et Pueyrredón, Balvanera, Parque Los Andes, Monte Castro, Plaza Almagro, Ángel Gallardo et Corrientes, San Cristóbal-Constitución-Montserrat, Parque Saavedra, Scalabrini Ortiz et Corrientes, Parque Chacabuco, Villa Luro et Liniers, Villa Lugano, Parque Patricios, Agronomía, Av. Rivadavia et Medrano, La Boca, Villa Pueyrredón, Caballito, Villa Urquiza, Palermo, Barracas, entre autres. La plupart ont des jours et des horaires fixes de fonctionnement, ont élu des délégués et disposent de commissions thématiques. Beaucoup de ces assemblées se sont également unies pour lutter contre les hausses de tarifs dans les transports et les services.

Pablo, de l’assemblée de la Quinta de Olivos (où se trouve la résidence présidentielle), explique que cette organisation est très importante « pour faire tomber le DNU, le protocole répressif de Bullrich, l’austérité et les hausses de tarifs qui nous attendent. C’est pourquoi parmi nos sujets de débat, il y a la manière de rassembler plus de voisins et de travailleurs. Nous devons organiser un plan de lutte et demander à la CGT et aux CTA de convoquer à un nouveau plan de lutte ».

Federico Puy, enseignant à l’école Normale N° 5, nous raconte qu’à Barracas, des enseignants participent aux côtés d’étudiants et de familles de l’école « avec lesquelles nous avions déjà commencé à nous organiser. Nous avons tenu des réunions dans des espaces tournants, en incorporant un plus grand nombre de camarades. Il y a des travailleurs de l’ATE (Association des Travailleurs de l’État) de la Culture, des travailleurs de la presse du journal Página/12, organisés au sein du Syndicat des travailleurs de la presse (Sipreba), de Télam. Il y a des camarades des différents Centres de Santé et d’Action Communautaire (CeSAC) du quartier, ainsi que de nombreux enseignants et familles d’autres écoles où nous nous sommes organisés, en coordonnant avec les autres assemblées de la zone sud de la ville de Buenos Aires, telles que celles qui se réunissent à La Boca, San Telmo, et une autre du quartier 21-24 qui fonctionne avec ses particularités, ainsi que de Parque Patricios et de San Cristóbal ».

Ces assemblées se coordonnent avec d’autres de la zone sud du Grand Buenos Aires : Avellaneda, Lanús, Quilmes ; Bernal et d’autres. Ensemble, elles ont participé à des actions communes, comme le « molinetazo ». « Nous avons formé un pôle sud qui nous a permis de gagner beaucoup plus de force dans toutes les manifestations que nous avons organisées », ajoute Federico.

Il souligne aussi que ces assemblées leur permettent de fédérer de grandes structures de travailleurs et travailleuses dans la région : écoles, hôpitaux, CeSAC, Metrogas (entreprise fournissant du gaz). « Aujourd’hui, nous organisons la solidarité avec les licenciés de chez Aysa (entreprise d’eau), nous avons un siège dans le quartier de Barracas. L’assemblée dynamise le travail dans les grandes structures, où la lutte contre la bureaucratie syndicale est beaucoup plus difficile, et renforce l’aile la plus combative sur ces lieux de travail. Elle dynamise la lutte. C’est le contraire de ce que proposent certains secteurs du péronisme, comme l’ancienne présidente et vice-présidente Cristina Kirchner et d’autres, qui disent qu’il faut attendre, laissant ce gouvernement faire tout ce désastre ».

Le « Posta de Salud y de Cuidados » [Poste de santé et de soins] a été mise en place par des étudiants, des travailleurs et des professionnels de santé sur les journées de mobilisations qui ont réuni des milliers de personnes devant le Congrès national pour manifester leur opposition à la loi omnibus. Ils ont soigné plus d’une centaine de blessés, y compris des journalistes.. Ils ont atténué les effets des gaz lacrymogènes et des blessures par balles en caoutchouc, et ont dirigé vers les hôpitaux ceux qui en avaient besoin. Le médecin Franco « Paco » Capone note : « nous avons mis en place cette Posta avec mes camarades du PTS, mais elle s’est ensuite étendue à d’autres zones, comme La Plata, la zone sud, la zone ouest et la capitale fédérale. Nous organisons des réunions larges avec des étudiants, des professionnels et des travailleurs de la santé. Nous cherchons à mettre nos connaissances au service des habitants qui se battent ».

La Plata

L’Assemblée qui se réunit au centre de La Plata est l’espace où convergent les travailleurs, les étudiants et les habitants de la région de La Plata, Berisso et Ensenada. Elle a été mise en place après la première casserolade qui a rassemblé des centaines de personnes dans le coin traditionnel des rues 7 et 50, qui est un point de repère pour la ville. C’est là qu’a été fêté la victoire lors de la coupe du monde de football et c’est là que se concentrent les mobilisations les plus importantes. C’est donc là que l’Assemblée a été créée et se réunit régulièrement.

« Nous nous mobilisons à chaque fois que la loi omnibus est discutée au Congrès national pour rejeter les mesures d’austérité du gouvernement, aux côtés des espaces de « Unidxs por la Cultura » La Plata et de la Coordinadora Terciaria locale. Nous avons également défilé avec nos drapeaux le 8 mars. Sur notre compte Instagram, nous soulignons que "nous ne voulons plus d’austérité et nous nous organisons pour faire tomber le plan de Milei" », explique l’un des participants.

« L’Assemblée fonctionne en commissions de fonctionnaires, d’enseignants, de femmes et de minorités de genre, d’étudiants, entre autres. Nous sommes un espace de coordination et de référence pour les secteurs autoorganisés de la région. Un de nos slogans est "nous ne voulons pas attendre" alors que l’austérité avance et que des travailleurs sont licenciés, comme c’est le cas des employés municipaux de La Plata que le maire péroniste Alak précarise et met à la rue », ajoute-t-il.

Grand Buenos Aires : Zone Ouest

17 assemblées se réunissent à Laferrere, Morón, Ituzaingó, Merlo centre, Padua, Libertad, Moreno, Unahur, Hurlingham, Ramos Mejía, Barrio Libertad (Merlo), Rafael Castillo, Casanova et Ciudadela, entre autres. Depuis l’emblématique Hôpital Posadas, un Posta de Salud a été mis en place et s’est étendu à tout l’ouest. Les assemblées de la région disposent également de commissions telles que éducation, art-culture, femme et genre, presse et communication. Ces derniers jours, elles organisent la solidarité et collectent des dons pour les victimes des inondations et ont déjà mené des collectes de fournitures scolaires et d’aliments. Elles ont des délégués et ont déjà organisé deux réunions de coordination ouvertes. Elles sont également traversées par divers débats politiques.

Melody, de l’assemblée de Libertad (Merlo), note : « les assemblées sont très importantes, nous sommes tous égaux, peu importe le parti auquel vous appartenez, votre profession ou si vous êtes sans emploi. Nous décidons tous de la même manière et c’est très important, car la lutte doit être organisée depuis la base. Ici, tous ceux qui veulent se battre sont les bienvenus. Nous élisons des délégués. Nous devons appeler plus de voisins à se joindre, à ne pas avoir peur, à oser sortir dans la rue, à se joindre aux assemblées. Je pense que c’est la façon de le combattre. Je vois que les syndicats ne défendent pas ma lutte ni celle de mes voisins. »

Grand Buenos Aires : Zone Nord

On compte actuellement 14 assemblées actives dans la zone : Quinta de Olivos, Plaza Lorca, Tigre, Munro, Villa Martelli, San Martín, Tres de Febrero, San Isidro, San Miguel, Escobar, l’Assemblée du Collectif d’Artistes du Nord-Ouest, Unidxs por la Cultura ZN et Unidxs por la Cultura de Campana, ainsi que l’Assemblée des Autoconvoqué.es de l’UNGS. Toutes se sont réunies à deux reprises pour coordonner des actions et débattre de la situation politique et sociale. Ces espaces comptent des travailleurs et travailleuses de différents syndicats, tels que des enseignants, des cheminots, des travailleurs de l’entreprise MadyGraf sous contrôle ouvrier, des travailleurs indépendants, des jeunes, des retraités, des chercheurs, des habitants du quartier, des artistes et des travailleurs de la culture. Ils ont des délégués élus lors des assemblées et organisent diverses activités de quartier.

Les assemblées ont mené différentes actions : casserolades dans différents quartiers, distribution de tracts, des activités culturelles, des soupes populaires et divers événements dans les usines, lieux de travail et d’étude. Lors de ces instances de coordination, différentes propositions ont émergé, telles que la création d’un Centre de la Mémoire [des crimes de la dernière dictature militaire] à [la caserne militaire de] Campo de Mayo, la promotion de la Posta de Salud (centre de santé) et d’autres initiatives.

Ils cherchent également à établir des liens avec différents secteurs de travailleurs pour faire connaître le cadre qui s’organise depuis la base. C’est pourquoi ils invitent davantage de travailleuses, travailleurs, étudiants, retraités, jeunes et femmes à se joindre à cet espace.

Grand Buenos Aires : Zone Sud

Des assemblées ont été mises en place dans les localités de Quilmes, Avellaneda, Ezeiza, Esteban Echeverría, Lomas de Zamora, Claypole, Burzaco, Glew, Florencio Varela, Berazategui, Lanús, entre autres. Des voisins et voisines se sont organisés, participant à des initiatives de rejet du plan d’austérité du gouvernement. Des travailleurs de différents secteurs y participent également. Dans plusieurs assemblées, il a été décidé d’approcher les travailleurs de chaque région pour leur proposer de se joindre.

Une médecin de Florencio Varela nous raconte : « Lorsque la loi omnibus était en discussion au Congrès, j’allais y aller seule jusqu’à ce que je découvre le Posta de Salud et que je me joigne à eux. J’y ai rencontré un autre médecin de Varela qui m’a parlé de l’assemblée qui fonctionne là-bas et je l’ai rejointe. Je trouve très important qu’un tel espace existe car il rassemble des travailleurs de différents secteurs, ainsi que des chômeurs. Cela nous permet de faire quelque chose face à tout cela. Bien que j’aie toujours été en phase avec les idées d’extrême-gauche, je n’ai jamais pris le temps de m’engager activement. L’espace des assemblées me semble spectaculaire pour m’engager et sentir que je contribue à quelque chose. »

Les assemblées de quartier expriment ainsi la renaissance d’une démocratie construite par la base, en défense des droits des travailleurs et des classes populaires, contre l’attaque brutale que le gouvernement tente de mener à bien. Elles sont à l’avant-garde pour auto-organiser la force des différents secteurs de travailleurs, des jeunes étudiants et précaires, des femmes et des minorités de genre, des retraités, des professionnels et des commerçants ruinés. Un cadre que Myriam Bregman et Nicolás del Caño, députés nationaux du PTS dans le Frente de Izquierda, ont appelé à étendre et élargir massivement. C’est en effet une tâche primordiale.


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