Dans le secteur aéronautique, les premières attaques contre les acquis des salariés, la plupart du temps labellisés « APC » pour Accords de Performance Collective, ont commencé. Alors qu’Airbus devrait annoncer, ce 30 juin, des milliers de suppression d’emploi, l’impact dans la sous-traitance se fait déjà sentir.

A ce titre, l’entreprise Derichebourg a été un premier exemple de la volonté du patronat à faire payer la crise aux travailleurs. Avec l’APC signé contre l’avis de nombreux salariés par la direction du syndicat majoritaire FO, les travailleurs ont vu de nombreux acquis remis en cause, et une baisse directe de leur rémunération, allant de 300 à 600€ par mois ! Mais Derichebourg a aussi été le premier exemple de résistance ouvrière, avec la grève et la constitution d’un collectif de salariés regroupant syndiqués et non-syndiqués. Une lutte dont nous avons récemment tiré un premier bilan pour préparer la suite.

Chez DSI, sous-traitant aéronautique qui a la particularité d’employer 80% de personnes handicapées, un APC à la aussi été signé. A l’appel de la CGT DSI, les travailleurs n’entendent pas en rester là ! C’est pourquoi un rassemblement est appelé, devant l’usine, ce 1er juillet, au 17 rue Raymond Grimaud à Blagnac .

Mais il est clair que dans ce combat, la convergence entre les salariés des différentes entreprises est primordiale. Le plan du patronat de l’aéronautique apparaît clairement : Attaquer boite par boite, afin d’isoler les éventuelles résistances.

C’est pourquoi le collectif des salariés de Derichebourg et la CGT DSI ont produit un communiqué commun, visant à organiser une première rencontre de convergence des luttes, et invitent l’ensemble des salariés du secteurs à participer. Rendez-vous est donc pris à 13h, également ce 1er juillet, au 1 bis avenue de l’Escadrille Normandie Niemen à Blagnac, devant le siège de Derichebourg.

On le voit, face aux premières attaques, les premières résistances ouvrières s’organisent. Mais face à la casse d’ampleur dans ce secteur, c’est d’un vrai plan de bataille d’ensemble dont les salariés ont besoin. C’est la responsabilité des syndicats de ce secteur, qui gardent un poids et une influence, de proposer et d’organiser une telle bataille. Que fera Force Ouvrière, qui utilise son poids dans la métallurgie pour signer des APC, mais dont le secrétaire général Yves Veyrier dit s’opposer aux baisses de salaire et suppressions d’emplois ? Que fera la CGT, qui au niveau national n’a pas encore proposé de plan de bataille conséquent pour unifier les différents secteurs qui commencent déjà à relever la tête (à commencer par ceux où elle est présente, comme l’automobile, la santé, etc...).

A Toulouse, une première manifestation est appelée par la CGT le 9 juillet, et sera reproduit dans 4 autres départements, en ciblant à chaque fois un endroit attaché à l’aéronautique. Pour s’y préparer, la CGT appelle d’ailleurs à une assemblée de tous les salariés de l’aéronautique, syndiqués ou non, ce jeudi 2 juillet à 18h à la Bourse du Travail (on peut regretter d’ailleurs que ce soit en même temps que le rassemblement contre les violences policières, que le mouvement ouvrier devrait soutenir et pas esquiver).

C’est un premier point d’appui, sur lequel commencer à construire des liens entre les travailleurs du secteur, syndiqués ou non, dans le sens de ce qu’on commencé à faire les ouvriers de Derichebourg. Une tache centrale qu’il faut intensifier pendant l’été pour réunir les forces capables de passer à l’offensive quand le plus aigu de la crise va arriver.

Ceux-ci ont posé le point de départ de la lutte : s’organiser en assemblée, syndiqués de tous syndicats et non-syndiqués, construire la grève plutôt que "négocier le poids des chaînes", pour refuser tout licenciement et baisse de salaire. Un point de départ à partir duquel les salariés de l’aéro et au-delà pourront passer à l’offensive, pour que le monde d’après ne ressemble pas au monde d’avant.