La grève des travailleuses de Vertbaudet à Marquette-lez-Lille est devenue ces dernières semaines un symbole de détermination. Les grévistes du prêt-à-porter sont en effet mobilisées depuis bientôt deux mois pour des augmentations de salaires, face à une direction ultra méprisante qui n’a pas hésité à embaucher des intérimaires pour casser la grève.

Alors que le patron refuse toujours de céder, il reçoit régulièrement des coups de main de la police. Jeudi dernier, celle-ci débloquait ainsi l’entrée principale de l’entrepôt. Pas de quoi entamer le moral des grévistes qui avaient rapidement repris les blocages.

Ce lundi matin, la police est à nouveau intervenue pour débloquer un accès arrière de l’entrepôt afin de laisser passer des camions. Une opération violente, menée après qu’« une réunion secrète se soit tenue en Préfecture, en présence de la direction de Vertbaudet » dénonce l’UD CGT 59, et à la suite de laquelle deux soutiens ont été interpellés, parmi lesquels au moins un militant CGT.

Contactée par Révolution Permanente, Manon Ovion, déléguée CGT, dénonce « Ils ont fait intervenir les policiers et c’est allé loin, ils ont interpellé deux soutiens CGT. Un d’eux a été plaqué au sol, ils étaient à six dessus et ils lui ont luxé l’épaule » La CGT dénonce également des « coups au visage » et des violences contre des délégués CGT de Vertbaudet, tout en précisant que le piquet était toujours là.

Une offensive face à laquelle les grévistes comptent bien contre-attaquer. Après avoir organisé un rassemblement à Lille pour les interpellés, un communiqué de l’UD CGT 59 appelle à la mobilisation ce mardi 16 mai à 10h, sur le piquet, 14 avenue industrielle à Marquette. Intitulé : « Appel à la défense du droit de grève. Contre la privatisation de l’appareil d’État. Contre les violences policières envers les travailleurs. Pour la prise en compte des revendications des grévistes de Vertbaudet », le texte dénonce :

« Le régime Macron est un régime attentatoire au droit de grève et à la démocratie, les forces de police sont au service de l’État-Vertbaudet. Voilà pourquoi nous devons le plus largement possible défendre les revendications des grévistes et, à travers elles, le droit et la démocratie. » Un appel à refuser la répression auquel il faudra être nombreux à répondre ce mardi aux côtés des grévistes. « S’il pense nous faire rentrer comme ça ils ont rien compris » concluait cette après-midi Manon Ovion.