Crédit photo : Mustafa Yalçın - Anadolu Agency

En Conseil des Ministres ce mercredi, le décret de dissolution du CCIF a finalement été officiellement passé. Une décision qui survient quelques jours après l’auto-dissolution de l’organisation vendredi 27 novembre dernier. Sur Twitter, Gérald Darmanin a revendiqué la dissolution en expliquant notamment « le CCIF conduit avec constance une action de propagande islamiste, comme le détaille le décret que j’ai présenté en conseil des ministres. »

Pourtant à bien y regarder, le décret est tissé principalement d’une série de mensonges et d’affirmations visant à culpabiliser par association l’organisation pour en justifier la dissolution. De fait, au moment de son auto-dissolution, le CCIF revenait dans un communiqué final sur un certain nombre de contre-vérités mobilisées par le Ministre de l’Intérieur pour tenter de défendre l’idée que l’organisation serait une « officine islamiste ». Des affirmations partiellement amendées dans le décret final, mais dont l’esprit reste identique, incriminer l’organisation qui lutte contre l’islamophobie.

Cette nouvelle annonce de dissolution, quelques semaines après la dissolution de Baraka City mobilisant des méthodes identiques, survient dans un contexte marqué par une offensive autoritaire du gouvernement mais aussi par les mobilisations suscitées par celle-ci. Elle rappelle l’urgence de lier la dénonciation de la loi sécurité globale à l’offensive islamophobe incarnée par les dissolutions d’organisations musulmanes et par la loi séparatisme qui sera examinée à partir de décembre en Conseil des Ministres. Une jonction que la gauche syndicale et politique doit assumer en condamnant fermement et clairement la dissolution du CCIF, et en intégrant la dénonciation de l’offensive islamophobe et la revendication du retrait de la loi séparatisme à ses appels à se mobiliser dans toute la France samedi prochain.