Ce samedi, plusieurs centaines de militants néo-nazis ont manifesté à Paris dans le cadre de la mobilisation annuelle appelée par le Comité du 9-Mai (C9M), créé en 1994 par le Front National et le GUD en hommage à Sébastien Deyzieu, un militant du groupuscule fasciste l’Œuvre française mort le 9 mai 1994 en fuyant la police à l’issue d’une manifestation interdite.

Comme chaque année, la manifestation a été l’occasion pour les militants néo-nazis d’arborer leurs drapeaux ornés d’une croix celtique, de scander « Europe, jeunesse, révolution » et autres slogans fascistes, avant de se recueillir dans la cour où est mort le militant. Cette fois, Axel Loustau et Olivier Duguet, deux anciens trésoriers de Marine Le Pen étaient d’ailleurs présents comme l’a révélé Mediapart.

Une manifestation réalisée sous l’œil bienveillant de la police, main dans la main avec un service d’ordre intimidant tout riverain ou journaliste approchant le cortège. Plusieurs personnes présentes sur place témoignaient ainsi ce week-end de la complicité ouverte des policiers sur place avec les militants d’extrême-droite menaçant les personnes présentes.

Une manifestation autorisée par la Préfecture, organisée le jour même où devait se tenir à Lyon une mobilisation contre la réforme des retraites et la répression, dans le cadre d’une « semaine d’action pour Serge et les blessé.es de Sainte-Soline et de la répression policière ». Celle-ci avait été interdite la veille par la Préfecture pour éviter un « trouble à l’ordre public. »

Un deux poids deux mesures frappant de la part du gouvernement et ses Préfets, qui interdisent à tour de bras les casserolades et manifestations de tous types contre la politique de Macron ces dernières semaines. Face aux critiques, la Préfecture de Paris a poussé ce lundi l’hypocrisie jusqu’à évoquer dans un communiqué le contrôle du juge administratif sur l’encadrement des manifestations comme un élément guidant ses décisions…

Interdiction de manifestation et de casseroles pour celles et ceux qui voudraient dénoncer la réforme des retraites, « proportionnalité des mesures (…) pour encadrer les manifestants » pour les militants néo-nazis : voilà la logique de Macron et son gouvernement, dont le ministre de l’intérieur surenchérissait encore récemment sur la politique xénophobe de Giorgia Meloni en Italie...