Edit à 11h40 : Ajout de précisions communiquées par l’UL CGT Tourcoing ce matin.

Dans un communiqué, la CGT Vertbaudet rapportait hier que son délégué syndical aurait « été embarqué devant chez lui » par ce qui semblait être des « policiers en civil » dans un « véhicule banalisé » ce mardi soir. « Plaqué sur sa voiture devant son enfant », il a ensuite été insulté de « sale gréviste », puis « copieusement gazé, frappé », avant de se faire « cracher à la figure ». Les hommes l’ont ensuite « jeté de leur véhicule » en l’ayant « délesté de son portefeuille ».

Une opération d’une grande violence, dont il n’est pas clair d’après le communiqué si elle est le fait de policiers, et que la CGT Vertbaudet dénonce comme une « expédition punitive de type fasciste ». Ce matin, l’UL CGT Tourcoing précise dans un mail n’avoir pour le moment « aucune certitude [sur les auteurs de l’agression], si ce n’est que c’est en sa qualité de gréviste et de délégué syndical que Mohamed a été ainsi agressé. »

L’agression a en tout cas lieu dans le cadre plus large de la répression des grévistes de l’entreprise de prêt-à-porter, qui se battent depuis deux mois pour obtenir des augmentations de salaires et l’embauche des intérimaires. Après avoir réprimé le piquet une première fois jeudi dernier, la police avait réprimé à nouveau les grévistes ce lundi, interpelant deux militants CGT venus soutenir les Vertbaudet. Elle aurait alors directement menacé les délégués syndicaux de l’entreprise en lançant « les prochains, c’est vous ! » d’après un communiqué de la CGT Vertbaudet. Mardi matin, cherchant à évacuer le piquet, la police avait également envoyé aux urgences une gréviste après l’avoir étranglée.

Face à des femmes en grève déterminées à gagner face au mépris patronal, il s’agit non seulement de terroriser les grévistes, mais aussi toutes celles et ceux qui partagent leur combat pour les salaires et la dignité, et pourraient y voir un exemple à suivre. Alors que la grève des Vertbaudet devient le symbole d’une colère qui ne faiblit pas face à la volonté du gouvernement de tourner la page des retraites, il est fondamental d’apporter une réponse collective large pour faire face à la répression et organiser la victoire.

En ce sens toutes les organisations syndicales, politiques et féministes doivent dénoncer la répression et apporter toute leur solidarité aux grévistes. Comme le disait l’une d’entre elles dans nos colonnes : « S’il pense nous faire rentrer comme ça ils ont rien compris ».