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Métallurgie

Grève : l’usine Bosch de Mondeville à l’arrêt contre la menace de suppression d’emplois

Depuis hier, l'usine Bosch de Mondeville dans le Calvados est à l’arrêt dans le cadre d'une grève contre le rachat de l’usine qui annonce d’ores et déjà des licenciements et une dégradation des conditions de travail, alors que Bosch a engrangé 92 milliards d’euros l’année dernière.

Arsène Justo

28 février

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Grève : l'usine Bosch de Mondeville à l'arrêt contre la menace de suppression d'emplois

Crédit photo : Bosch Mondeville

Environ 400 salariés de l’usine Bosch de Mondeville, près de Caen, sont en grève depuis ce mardi à 6h. Près de 80% des salariés de cette usine de pièces automobiles - qui en compte aux alentours de 500 - ont donc cessé le travail, afin de manifester leur opposition au rachat de l’usine. Une mobilisation d’une très grande ampleur, dans une usine qui n’avait pas connu de mouvement depuis plusieurs décennies.

Les travailleurs manifestent en effet leur opposition au plan de revente de leur usine, prévue dans les mois qui arrivent. L’intersyndicale SUD industrie, CFTC métallurgie, CFDT et CFE-CGC, à l’initiative de la grève, rapporte ainsi que la direction de l’entreprise propose deux repreneurs potentiels : « Mutares et Telma. Cela ne nous convient pas. » Raison pour laquelle il a été décidé de « [bloquer] les entrées dans l’usine ». Pour l’heure, la grande majorité des travailleurs participent à la grève, avec pour conséquence que « toutes les lignes de production sont à l’arrêt ».

Les travailleurs s’opposent en effet dans la grande majorité à cette revente, non seulement parce qu’elle se fait sans leur accord, sur des bases totalement floues, mais également parce qu’elle s’accompagne d’un plan de compression des effectifs. Ce sont ainsi cent emplois qui seront supprimés dans les mois qui viennent « en trois vagues : le 1er mars, le 1er mai et le 1er juillet ». En parallèle, l’entreprise menace de fermer complètement le site si elle ne trouve pas de repreneur, espérant ainsi convaincre les travailleurs d’accepter une dégradation de leurs conditions de travail si ils ne veulent pas perdre leurs emplois.

Bosch a pourtant réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 92 milliards d’euros. La liquidation de l’usine de Mondeville n’intervient donc pas en raison d’une crise ou de difficultés financières de l’entreprise, mais s’inscrit au contraire, selon le délégué syndical CGT Laurent Dorian, dans un objectif de « délocaliser la production dans les pays de l’Est, voire en Inde » afin d’accroître les profits engrangés par les actionnaires de la compagnie.

Les salariés exigent donc pour l’heure le droit d’intervenir dans le choix de repreneur que fera la direction et dans les détails de l’accord que Bosch scellera avec le nouveau propriétaire. Estelle Schneider, représentante du personnel, explique ainsi qu’ « il faut absolument que le groupe redéfinisse les contours du projet, qu’on se remette autour de la table. Et surtout, aujourd’hui, c’est la demande de tous les salariés : que la direction nous assure qu’ils n’iront pas à l’encontre de la volonté des salariés », une revendication partagée par Mickaël Juraschek, représentant syndical Sud Industries : « On doit avoir le choix, tout simplement ».

Surtout qu’une des entreprises proposées pour reprendre l’usine, Mutares, a un triste palmarès. Estelle Schneider explique ainsi que « toutes les usines et magasins Lapeyre employaient environ 3500 salariés. Ces 3500 salariés sont passés sous pavillon Mutares et depuis, ils vivent un désastre dans des conditions sociales très difficiles, ce sont des fossoyeurs de la question sociale ».

A l’heure où les profits du patronat s’accumulent aux dépens des conditions de travail et des salaires, ce genre de mouvement, qui met à l’arrêt une usine entière, permet de rappeler une vérité indéboulonnable : sans les salariés, les patrons sont totalement impuissants.


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