Les salariés de PSA Valenciennes ont bien raison de s’inquiéter, après l’annonce faite en CSE (Conseil économique et social) ce mardi 1er septembre, selon laquelle 180 postes de travail seraient supprimés. La direction se veut rassurante en affirmant qu’il ne s’agit en aucun cas d’un plan social mais de mutations temporaires sur des postes différents, au volontariat, dont au moins 60 sur le site de Valenciennes lui-même, et 120 dans d’autres sites du groupe. Mais salariés et syndicats ne sont pas dupes et la colère gronde dans l’usine : non seulement il y a fort à parier que ces réductions d’effectifs se pérennisent, mais en plus les ouvriers qui refuseraient la mutation ont toutes les raisons de craindre pour leur emploi.

Les intérimaires sont évidemment en première ligne de ce qui s’apparente à des mutations forcées, sur des postes souvent moins qualifiés, comme le dénonce Cédric Brun, délégué CGT. Sa colère est d’autant plus vive que PSA n’est pas à plaindre : "on a un groupe riche à milliards, avec 23 milliards de sécurité financière. Malgré la crise du Covid et en vendant très peu de voitures, la direction a réussi à avoir un résultat excédentaire, car l’ensemble des salaires a été payé par les aides publiques, le chômage partiel, ça déjà c’est un scandale ; et en plus on nous annonce des baisses de volume mais on n’a jamais vendu autant de voitures, ça se voit au nombre de samedis obligatoires qu’on fait..."

Pour lui, il est donc impératif de se mobiliser sur l’ensemble du groupe PSA, pour empêcher ces mutations forcées qui pourraient ouvrir la voie, si les salariés laissent faire, à des plans de licenciements et des attaques considérables des conditions de travail.