Aux nombreuses raisons de se révolter face à l’oppression patronale, s’ajoute le sentiment d’injustice face à la répression de « la seule personne qui nous écoute et nous défend », comme le clame l’une des conductrices de bus ayant participé à la vidéo. Comme 30 de ses collègues, elle n’avait d’ailleurs déjà pas hésité à saisir son téléphone portable pour enregistrer une première vidéo poignante, à l’annonce de la procédure disciplinaire menaçant Ahmed. Ce syndicaliste risque en effet la révocation, après 17 années d’ancienneté, pour son combat à défendre les salariés, et notamment les femmes de l’entreprise particulièrement exposées au harcèlement et aux violences sexuelles. « Sans Ahmed à la RATP, beaucoup de femmes se seraient retrouvées en détresse », témoigne l’une d’elle.

Syndiqués ou non, embauchés récemment ou anciens de la RATP, ayant pour beaucoup souffert du mépris de leur hiérarchie ou des conditions de travail dégradées, tous sont convaincus qu’il ne leur reste plus que la carte du rapport de force, par la grève, « pour se faire entendre d’une direction sans scrupule ». Ils appellent donc leurs collègues à une grève massive lundi 10 mai, jour du conseil de discipline d’Ahmed. Un rassemblement de soutien aura lieu le même jour à 12h30 place Lachambeaudie à Paris 12e, auquel nous invitons nos lecteurs à se rendre nombreux.