Lundi, lors d’une interview, le secrétaire général de la CGT évoquait les actions prévues par son syndicat. A propos des députés Renaissance, il notait notamment : « on va aller voir ceux qui veulent la réforme (…) on va aller les voir dans leurs permanences, on va aller discuter avec eux, et puis si d’aventure ils ne comprennent pas le monde du travail, on les ciblera dans les coupures qu’on saura organiser. »

Une déclaration qui a suffi à susciter une énorme offensive médiatique et gouvernementale, dénonçant des menaces contre les députés. Interrogé ce matin sur BFM TV à propos de la polémique, Laurent Berger, dirigeant de la CFDT s’est empressé de se désolidariser des grévistes de l’énergie.

« Moi je suis contre toute atteinte aux biens et aux personnes sous quelque forme que ce soit » a ainsi expliqué à Apolline de Malherbe Laurent Berger, avant d’évoquer la « démocratie » où « tout le monde a le droit de penser ce qu’on pense, de voter, quand on est député, ce qu’on vote. » Une réponse totalement adaptée au discours gouvernemental qui cible les grévistes pour mieux préparer des atteintes au droit de grève.

Interrogé pour savoir si le syndicaliste condamnerait les actions de ce type, Laurent Berger est même allé plus loin : « La CFDT a toujours condamné toute atteinte aux biens et aux personnes, tout comme je souhaite qu’il n’y ait aucun débordement dans les manifestations et qu’on condamnera tout ce qui sera un débordement. »

Des sorties qui jouent le jeu du gouvernement, déterminé à opposer « bons » et « mauvais » manifestants, comme il oppose « bons » et « mauvais » grévistes pour préparer le terrain à des offensives contre le mouvement.

Fustiger des atteintes à la « démocratie » ou aux « personnes » pour pouvoir réprimer les mobilisations, réquisitionner les grévistes, c’est exactement ce qu’attend le gouvernement face à la mobilisation massive qui se prépare contre une réforme des retraites massivement rejetée. Dans ce cadre, il est fondamental de refuser ce petit jeu de la division et de dénoncer toute forme de désolidarisation, à commencer par celle d’un membre de l’intersyndicale, qui ne peut qu’affaiblir l’ensemble du mouvement.