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« Trahison syndicale »

Laurent Berger se félicite du « dialogue social » alors que les attaques contre les salariés se multiplient

Laurent Berger, invité hier matin sur BFM TV, a approuvé les accords de reprise en cours de négociation, cautionnant les importantes attaques contre les droits des salariés qui sont entrain d’être imposées, sous couvert d’« union nationale » et de chantage à l’emploi.

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On savait le dirigeant de la CFDT adepte du « dialogue social », on le savait aussi un grand défenseur de la négociation avec le gouvernement comme avec le patronat, autant dire qu’il ne nous a pas déçu. C’est en effet un Laurent Berger, tout sourire, qui a été interviewé dans l’émission BFM Business hier matin, défendant une nouvelle fois l’importance de son sempiternel « dialogue social » : « lorsque ça redémarrera, ce qui sera déterminant, et c’est ce dont on est capable par le dialogue social, c’est à dire de faire en sorte que l’on adapte les conditions de travail aux réalités sociales et économiques de l’entreprise ». Un propos faussement naïf, qui ferme les yeux sur les attaques sociales qui ont commencé et tend à légitimer la refonte des conditions de travail imposée par de nombreuses directions d’entreprises.

Sans surprise, Laurent Berger, qui avait soutenu le gouvernement lors du vote de l’état d’urgence sanitaire et de la casse du code du travail par ordonnances, a également répondu de manière imprécise à la question du prolongement du temps de travail : « je reviens aux 60 heures, l’idée que tous les secteurs professionnels doivent travailler plus demain, c’est pas ça le sujet qui sera sur la table, c’est juste quelques secteurs particuliers de façon très courtes, par ordonnances prises » ou encore : « il faudra encore une durée du travail, je ne crois pas qu’il faille aller dans une logique de faire un débat économique de travailler plus ou moins longtemps, mais faire en sorte que les travailleurs puissent travailler et, pour ça, qu’on ne supprime pas d’emplois ». Berger persiste et signe la ligne de conduite menée par la CFDT depuis le début de la crise, en acceptant des attaques anti-sociales sans précédents du patronat, et le chantage à l’emploi qui les accompagnent bien souvent.

Depuis le début de la crise du coronavirus, la CFDT s’est systématiquement prononcée en faveur d’une « union nationale » entre le salariat et le patronat, autour de la revendication d’un « dialogue social » et de négociations entreprises par entreprises. Pourtant ce qu’omet de préciser Laurent Berger, c’est que si le MEDEF se satisfait pleinement de cette volonté de négociations ainsi que des dispositions imposées par le gouvernement par ordonnances, les salariés sont eux clairement défavorisés, car dans les entreprises c’est bien souvent la dictature du patron qui s’exerce.
 
Ce matin, Laurent Berger est notamment revenu sur l’accord avec Renault que la CFDT a signé, il y a quelques jours : « vous savez si on revient sur l’histoire des congés, dans un certain nombre de branches professionnelles comme la métallurgie, il y a eu la signature d’accords avec la majorité des organisations syndicales, pour que les salariés puissent bénéficier d’une partie de leurs congés pendant des périodes plus propices mais qu’il y ait aussi de l’adaptation dans la prise de congés. Si ça se fait par le dialogue social c’est parfait ! » En affirmant fièrement que le dialogue social a permis aux salariés et à l’entreprise de se retrouver gagnant-gagnant.Laurent Berger dissimule la vérité sur ces accords qui constituent une attaque en règle des acquis sociaux.

Le maintien des salaires actés par l’accord se fait en réalité sur le dos des salariés car il est financé par l’abandon de leurs congés. De plus, le plan de reprise se positionne sur des aménagements de l’organisation du travail à plus long terme, il sera donc possible pour les patrons d’allonger les journées de travail et de faire trvailler plus leurs salariés.
 
Berger montre ainsi une nouvelle fois quel camp il a choisi de défendre. Alors que des milliards sont sécurisés pour les actionnaires dans les plus grandes entreprises, ce sont encore et toujours les salariés que l’on décide de faire payer.En outre, la politique de la direction de la CFDT apparaît d’autant plus criminelle, en cautionnant le renvoi des salariés au travail, alors même que le pic de l’épidémie de Covid-19 est toujours à venir.. Le discours de Berger, défendant une vision idyllique du « dialogue social » doit être dénoncé comme ce qu’il est réellement, soit une trahison des salariés dans une période où le gouvernement et les patrons cherchent à leur faire payer la crise


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