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Education nationale

Loi immigration : en Île de France, Sud et la CGT appellent à la grève le 25 janvier dans l’éducation

Après des cortèges éducation réussis dans les manifestations du 14 et du 21 janvier, à Paris, Sud Education, la CGT Educ’Action et la FSU 94 appellent à la grève contre la loi immigration pour le 25 janvier. Un appel qui constitue un point d'appui pour lutter contre la loi immigration.

Tristane Chalaise

22 janvier

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Loi immigration : en Île de France, Sud et la CGT appellent à la grève le 25 janvier dans l'éducation

Crédits photo : Cortège éducation du 21 janvier / Ô Phil des Contrastes

Depuis le mois de décembre, les personnels de plusieurs établissements scolaires, principalement collèges et lycées en région parisienne et dans l’académie de Marseille, se sont spontanément mobilisés pour le retrait de la loi immigration. Dimanche 14 janvier, à Paris, enseignant-e-s et AED mobilisés ont formé un cortège Éducation dans la manifestation contre la loi immigration. Alors qu’un nouveau cortège éducation réunissant plus d’une centaine de personnels s’est réuni dans la manifestation de ce dimanche 21 janvier, les syndicats SUD Education d’Île de France, la CGT Educ’Action 75 et la FSU 94 appellent cette fois à la grève contre la loi immigration pour le 25 janvier, jour de l’examen de la loi contre le conseil constitutionnel. Un appel à faire grève qui, dans un contexte où les directions syndicales nationales restent muettes sur ce terrain, montre la voie que le mouvement ouvrier devrait suivre contre la loi immigration, en employant ses propres méthodes, notamment la grève.

Dans l’éducation, plusieurs établissements mobilisés dès le vote de la loi

Aux lycées Voltaire (11e arrondissement de Paris), Paul Eluard (Saint-Denis) ou Antonin Artaud (Marseille), de premières journées de grève ont eu lieu dès le 18 décembre, suite au vote de la loi immigration par l’assemblée nationale, tandis que d’autres établissements scolaires dénonçaient, dans leurs communiqués, une loi raciste et xénophobe, qui va encore « aggraver la précarité financière, sociale, administrative des personnes visées […] restreindre l’accès aux études, laisser sans protection des mineur-e-s à la rue ».

Une situation qui est restée exceptionnelle, mais qui fait de l’éducation l’un des rares secteurs où des travailleuses et travailleurs se sont mobilisés dès le passage de la loi, tentant d’élargir le mouvement pour entraîner d’autres établissements.

Lors de la manifestation appelée le 14 janvier dernier à Paris par plusieurs collectifs de sans-papiers, la marche des solidarités et plusieurs organisations politiques – dont Révolution Permanente – un cortège éducation d’une centaine de personnes, organisé par les collectifs et personnels mobilisés, rassemblait ainsi des enseignant-e-s des lycées Voltaire (11e arrondissement), Balzac (Mitry-Mory), Paul Eluard (Saint-Denis), Olympe de Gouges (Noisy-le-Sec), Angela Davies/Rosa Parks (Saint-Denis), Timbaud (Aubervilliers), Cassin (Gonesse), du collège Budé (19e arrondissement), ainsi que des AED membres du collectif « Vie scolaire en colère ».

Ce dimanche, alors que ce sont cette fois-ci les directions syndicales CGT, CFDT, UNSA et Solidaires qui appellent à une nouvelle journée de manifestation contre la loi immigration, les personnels mobilisés se sont à nouveau réunis en cortège éducation, sous le mot d’ordre « pour nos élèves et leurs familles : régularisation de tout-te-s les sans-papier ».

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En Île-de-France, Sud Education, la CGT 75 et la FSU 94 appellent à la grève pour le 25 janvier

Ce sont désormais les directions syndicales de Sud Education 75, 92, 92, 95, de la CGT Educ’Action 75 et de la FSU 94 qui appellent à la grève contre la loi immigration, et à un rassemblement le jour de son examen par le conseil constitutionnel.

Une réponse tardive, mais qui a le mérite d’exister, à la mobilisation des travailleuses et travailleurs du secteur, où, dès le mois de décembre, des personnels en appelaient aux directions syndicales pour appuyer et construire la mobilisation. « S’il n’est pas facile de construire une mobilisation dans l’urgence et à la veille des vacances, nous comptons sur nos organisations syndicales ainsi que sur les parents d’élèves pour nous accompagner dès maintenant dans cette lutte. », pouvait-on lire dans les communiqués rédigés par les enseignant-e-s de Rosa Luxembourg (Aubervilliers) et Maurice Utrillo (Stains). De fait, si les cortèges des dimanches derniers constituent une première réussite, les établissements mobilisés ont pour l’instant souffert de difficultés à se coordonner, dans un contexte où il n’existe aucun appel large et clair à la mobilisation.

Une mobilisation sur laquelle s’appuyer pour un vrai plan de bataille dans l’éducation

Alors que des personnels de l’éducation ont montré leur volonté de lutter contre la loi raciste et xénophobe du gouvernement, l’appel cosigné par des sections locales Sud Education et la CGT Educ’Action peut ainsi devenir un point d’appui pour construire et élargir la mobilisation.

Dans le même sens, le communiqué publié par les sections syndicales du lycée Voltaire (11e arrondissement) soutenant le blocus par les élèves et les appuyant dans leur « détermination à lutter contre cette loi raciste qui menace tous les étrangers, et les conditions de vie familiale de nombreux élèves » pointe la direction d’une convergence entre des mobilisations lycéennes et enseignantes encore embryonnaires.

Au-delà de la convergence et de la participation à la manifestation du 25, il est nécessaire que la mobilisation s’élargisse à l’ensemble des secteurs, et que la lutte contre la loi immigration soit pleinement intégrée dans les mots d’ordres portés par les syndicats, et en particulier intégrés dans la journée de grève et de manifestation appelée pour le 1er février, qui, pour l’instant, ne concerne que les salaires et les conditions de travail.

Comme le pointent la banderole du lycée Balzac (Mitry-Mory), qui réclame « Plus de moyens, moins de Darmanin », ou celles affichées sur les établissements Olympe de Gouges et Timbaut de Noisy-le-Sec « Ouvrez des classes et les frontières », lois racistes et casse de l’éducation nationale s’inscrivent en effet dans un projet politique global, toujours plus austéritaire et sécuritaire.


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