Depuis la réouverture des établissements le lundi 3 mai, c’est plus d’une centaine de lycées qui ont été bloqués par des élèves, en colère contre les modalités d’examens que le gouvernement veut leur imposer. Ils dénoncent une année catastrophique avec des conditions d’enseignement dégradées. En effet, cela fait maintenant quatorze mois que les élèves et les étudiants étudient dans des conditions calamiteuses, entre absence de protocole sanitaire, professeurs non remplacés, cours une semaine sur deux en présentiel… Face à cette colère et à la détermination des lycéens, le ministre de l’éducation nationale avait partiellement reculé jeudi 6 mai en annonçant des « aménagements » qui ne suffisent pas à calmer la colère.

Ce lundi 10 mai, la mobilisation s’est poursuivie sur tout le territoire. De nombreux établissements ont étés bloqués et des manifestations lycéennes ont été organisées dans différentes villes. Certains blocages ont été sévèrement réprimés à l’image du lycée Breuigny à Rennes ou la police repousse violemment les lycéens de l’établissement. D’autres tentatives de blocages ont aussi été déjouées à l’avance par la police et les directions d’établissement qui cherchent à étouffer la mobilisation au maximum afin que l’année se termine dans le calme et que les épreuves se tiennent malgré l’impréparation des lycéens et des BTS qui, pour beaucoup, disent ressentir de l’anxiété face à des épreuves à peine aménagées.

Les lycéens, après une année scolaire particulièrement difficile, ne se mobilisent pas seulement pour quelques aménagements partiels mais exigent « l’annulation totale des épreuves pour tous les lycéens en filière générale, technologique, professionnels, en BTS ou au CNED ainsi que le passage en contrôle continu avec un dix améliorable » ce qui est bien loin d’être ce que concède actuellement Jean Michel Blanquer.

Aussi, la mobilisation actuelle s’inscrit dans la continuité des précédents mouvements qui avaient secoué l’éducation nationale. On pense inévitablement à la colère de novembre 2020 ou de nombreux lycéens s’étaient mobilisés contre l’absence de protocole sanitaire mis en place dans leurs établissements. Il faut ajouter aussi les mobilisations contre la réforme des retraites mais aussi celle contre les E3C qui exprimait déjà un fort refus du nouveau modèle baccalauréat proposé par le ministère de l’éducation nationale.

La colère qui s’exprime actuellement touche directement à la question des inégalités, exacerbées par la gestion catastrophique de la crise sanitaire par le gouvernement et que les lycéens et les étudiants plus généralement subissent de plein fouet. Alors que les programmes ne sont pas bouclés et que les élèves n’ont pas eu accès à tous leurs cours, faute de professeurs remplaçant dans de nombreuses classes, les élèves et les étudiants sont très anxieux face à la tenue de telles épreuves. Face au mépris du gouvernement, ils exigent l’annulation totale des épreuves pour tous les lycéens en filière générale, technologique, professionnels, en BTS ou au CNED ainsi que le passage en contrôle continu avec un dix améliorable.

A quelques jours des épreuves du baccalauréat et en pleine épreuve de BTS, il y a urgence à s’organisera aux côtés des professeurs pour l’annulation des épreuves, et à remettre en cause le système de sélection qui discrimine toujours les élèves les plus défavorisés. Il est nécessaire que les professeurs expriment de la solidarité envers leurs élèves mais aussi que les organisations syndicales cherchent à se lier à la mobilisation actuelle pour imposer un rapport de force conséquent et faire reculer Blanquer pour de bon.