« On est agent de propreté, sans nous, ça serait dégueulasse ». Depuis le mois de décembre, plusieurs dizaines d’agents de propreté d’Atalian, une entreprise de ménage sous-traitante d’EDF, ont enclenché un mouvement dans les centrales nucléaires de Paluel (76), de Penly (76) et de Gravelines (59). A quelques exceptions près, ce sont toutes des femmes et la plupart sont des mères de famille, parfois seules avec des enfants. Pour la rentrée, elles ont décidé de laisser éclater leur colère.

En décembre d’abord, elles ont contacté la section syndicale de la CGT de la centrale de Paluel, afin d’établir un cahier revendicatif qu’elles ont transmis à leur direction. « On veut du meilleur matériel, une prime mensuelle pénibilité, une prime panier et, surtout, on veut un treizième mois » explique Karina, l’une des grévistes et mère de deux enfants. Et d’ajouter : « Tout ça, c’est ce qu’ont toutes les entreprises qui bossent à la centrale. Il y’a que nous qui n’avons pas ces avantages » dénonce-t-elle.

Pour la gréviste, il y a un ras-le-bol chez tous ses collègues : « On fait un boulot difficile physiquement et mal rémunéré. Après trente ans de carrière, on est encore au SMIC, on a des troubles musculosquelettiques et aucune reconnaissance. Pendant ce temps, le PDG d’Atalian détourne des millions d’euros ! ». Face à une direction qui fait la sourde oreille, les grévistes ont donc décidé de durcir le mouvement et de déposer des heures de grèves, là où jusqu’ici, elles se contentaient de distribuer des tracts avant leur prise de poste.

« On est toutes ensembles, on discute de tout et chaque décision est prise collectivement. On se serre les coudes. On ne va pas lâcher ! » poursuit la femme de ménage qui a bonne espoir que le mouvement dure. D’après elle, leur mouvement est populaire au sein de l’entreprise, ce qui ne fait que renforcer leur détermination.

Pour Sylvain justement, travailleur chez EDF et délégué syndical CGT à la centrale de Paluel, cette grève est plus que légitime et mérite d’être récompensée : « Tous les salariés du nucléaire ont ce treizième mois. Alors qu’elles ont trimé pendant le covid, et qu’elles sont mal payé et rattrapé par l’inflation, elles n’ont aucune reconnaissance. La manière qu’à EDF de gérer le nettoyage est totalement hypocrite, c’est de l’esclavage moderne ».

Pour soutenir les grévistes d’Atalian, cliquez sur ce lien pour faire un don à leur caisse de grève !