Carlos Ghosn, après avoir passé un joyeux Noël, grâce à une prime de 6,4 millions d’euros en stock-options,passera surement un joyeux été. En effet, le conseil d’administration de Renault a décidé de fixer sa rémunération fixe à 1,23 millions, plus une part variable de 1,414 millions d’euros, calculée en fonction de la performance du dirigeant, qui peut s’élever jusqu’à 120% de ses parts fixes. Et visiblement, le bilan est plutôt bon du point de vue des actionnaires, puisque la part variable vaut 115% de la part fixe. Finalement, le petit sabreur d’emplois obtient 4,36 millions d’euros en valorisation d’actions de performances. Au final, le pauvre Carlos subit de plein fouet la crise : en effet son salaire baisse de 193 000 euros par rapport à 2015… on se demande s’il va s’en sortir.

Derrière ces chiffres pharamineux, le « bon bilan » des actionnaires est bien synonyme d’une dégradation extrême des conditions de travail des salariés de chez Renault. En effet, le PDG a réussi à faire passer un accord de compétitivité qui consacre une augmentation et une flexibilisation énormes du temps de travail, ainsi qu’un certain nombre de suppressions de postes : des « over times » qui permettent de rendre le salarié totalement soumis au bon vouloir de son patron, aux compteurs de modulation. C’est bien cette flexibilité qui a permis, d’un autre côté, de supprimer près 6200 emplois depuis 2013 et qui prévoit d’en supprimer 1000 autres en trois ans. Cet accord a pu être accepté grâce à une signature de la CFDT et de FO, plus que jamais contre les intérêts des employés.

7 millions donc pour un fossoyeur, qui, de surcroit, grâce à sa triple casquette de PDG de Renault, Nissan et maintenant Mitsubishi, touche un triple salaire, qui dépasse les 20 millions d’euros… le même qui explique sagement à ses employés que décidément, une augmentation de salaire, c’est inconcevable !!!