Tout d’abord, il ne faut pas croire le ministre de l’Économie Bruno Le Maire qui promet que les hausses de prix seront « contenues ». Il faut se rappeler que c’est ce même ministre qui nous disait que l’on était au pic de l’inflation et qu’elle ne monterait pas plus haut à chaque fois qu’elle franchissait un palier. Aussi, il ne faut pas croire les médias « mainstream » qui expliquent que les causes de la hausse du prix de l’électricité sont liées à la hausse du prix du gaz et à l’arrêt de nombreux réacteurs nucléaires en France. Si en effet, le prix de l’électricité dépend du prix du gaz, c’est une absurdité qui ne correspond pas à la réalité de la production d’électricité, et augmente artificiellement les prix.

En réalité, c’est aussi le fonctionnement de l’ARENH (Accès régulé à l’énergie nucléaire historique) qui explique une partie de la hausse phénoménale des prix. Charles Carlhant, secrétaire général de la CGT de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) expliquait ce mécanisme pour Révolution Permanente : « cela (L’ARENH) consiste à imposer à l’opérateur public qu’est EDF, la vente à prix coûtant, sans aucune marge, de 25 % de sa production nucléaire aux concurrents privés, les concurrents privés réceptionnent cette électricité qu’ils ne produisent pas, qu’on leur donne, et eux, ils la revendent en faisant des marges à des usagers devenus clients. »

Pour résumer, EDF doit vendre à prix coûtant un partie de son électricité à des concurrents privés qui eux le revendent beaucoup plus cher avec des grosses marges. De plus, EDF distribue aussi d’énormes dividendes à ses actionnaires, 66 milliards d’euros sur les dernières années d’après le responsable syndical. Un montant bien supérieur à l’actuelle estimation de la dette d’EDF qui s’élèverait à 43 milliards d’euros pour la fin 2021.

L’explosion des prix de l’électricité n’est donc pas seulement due au coût de l’énergie, elle s’explique aussi par une situation absurde due à la libéralisation du marché de l’énergie ainsi qu’au versement de dividendes astronomiques totalement déconnecté de la réalité économique de l’entreprise.

Face à l’explosion de prix, se préparer à lutter

C’est dans ce contexte d’explosion des prix que Macron nous parle de « la fin de l’abondance » et nous promet une véritable guerre sociale à la rentrée.

De son coté, la NUPES vient de se fixer la perspective d’un référendum d’initiative partagée (RIP) sur la taxation des superprofits, initiative d’Olivier Faure qu’a salué Jean-Luc Mélenchon lors de l’université d’été de La France insoumise. Une revendication qui ne pose pas l’enjeu d’une mobilisation unitaire dans les entreprises et qui se cantonne au cadre institutionnel, dans la continuité de la proposition d’une conférence sur les salaires.

A l’inverse pour nous défendre, il faut dès maintenant se préparer à lutter. Depuis un an, on assiste en France à une épidémie de grèves pour des augmentations de salaires. Seulement ces dernières sont menées de façon désynchronisées, entreprises par entreprises, chacune rythmée en fonction de son propre calendrier des NAO (négociations annuelles obligatoires).

Dans les prochains mois, on va devoir se battre pour essayer de coordonner toutes ces colères qui ne sont pas retombées, et avancer ainsi vers une lutte nationale pour les salaires. C’est le seul moyen pour peser vraiment et obtenir de véritables avancées collectives pour garantir une vie digne aux travailleurs face à l’explosion des prix. Or, pour mener cette lutte commune, il nous faut aussi des mots d’ordre qui valent la peine de se battre ensemble :

Enfin, pour imposer tout ça, il nous faut un plan de bataille sérieux, qui aille au-delà des journées isolées. Il y a bien une journée interprofessionnelle de mobilisation de prévue le 29 septembre prochain. Une seule date qui ne suffira pas mais dont il faut se saisir pour développer un vrai plan de bataille qui s’appuie sur les grèves qui ont existé pour commencer à coordonner les différents secteurs en vue d’une mobilisation unitaire.