La démission aura été expresse. Moins de 24 heures après les révélations sur l’embauche de ses deux filles mineures en tant qu’attachés parlementaires, l’éphémère ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a quitté la place. Il ne sera resté que 106 jours en poste, soit à peine quatre mois. La passation de pouvoir s’est tenue en début de matinée mercredi. Bruno Le Roux, démissionnaire, a transmis ses dossiers au tout nouveau ministère de l’Intérieur, Matthias Fekl, qui devient le plus jeune politique à occuper ces fonctions dans l’histoire de la Ve République (à 39ans).

Ex secrétaire d’Etat au Commerce Extérieur, Matthias Fekl est un homme « discret mais ambitieux ». Souvent présenté comme l’anti-Macron, il est un fervent soutien de Benoit Hamon, pour lequel il travaillait dans l’équipe de campagne comme responsable « mission agenda 2017 » après avoir été pressenti comme directeur de campagne.

Né d’un père allemand et d’une mère française, il a grandi à Berlin avant de rejoindre Paris, et bientôt l’Ecole normale supérieure, Sciences Po et l’ENA. Mais il affiche en plus un parcours classique de socialiste : conseiller municipal à Marmande (Lot-et-Garonne) en 2008, conseiller régional de l’Aquitaine en 2010, premier secrétaire fédéral au PS et député à partir de 2012, puis finalement secrétaire d’Etat en 2014. Le 4 octobre dernier il a même lancé son propre mouvement politique, le Mouvement pour la vie des idées et des alternatives (Movida) dont l’objectif est de construire « la gauche de demain ».

Lors de la passation de pouvoir ce matin, Fekl a salué la "responsabilité" et la "solidarité" de Bruno Le Roux, contraint de démissionner. "Je veux saluer la décision que tu as annoncé hier de présenter ta démission", a dit le nouveau ministre de l’Intérieur Matthias Fekl dans son discours à l’intention de Bruno Le Roux. "Tu le fais en responsabilité, en solidarité gouvernementale et avec la volonté de vouloir établir ton honnêteté et de défendre ton honneur", a-t-il ajouté. "Sur tous les grands dossiers du ministère, la continuité de l’Etat sera assurée", a-t-il affirmé concernant son arrivée au ministère de l’Intérieur. Une « gauche de demain » qui a tout à voir avec celle d’aujourd’hui..