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« Salariés pas esclaves ! » : les grévistes d’Onela réunissent leurs soutiens après 6 semaines de lutte

Ce vendredi matin, les travailleur.euses d’Onela, en grève depuis le 1er février, ont appelé à un rassemblement de soutien. Parmi les dizaines de personnes présentes, on retrouve de nombreux étudiants venus pour soutenir cette grève qui dénonce l’exploitation des jeunes les plus précaires.

Léna Nilène

16 mars

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« Salariés pas esclaves ! » : les grévistes d'Onela réunissent leurs soutiens après 6 semaines de lutte

Cela fait maintenant un mois et demi que la moitié du personnel en astreinte de nuit (8 employés sur 15) de la société Onela sont en grève pour revendiquer une augmentation de salaire ainsi que de meilleures conditions de travail. Pendant plus d’un mois, plus de 85% des travailleurs étaient en grève (13 employés sur 15). Les grévistes, majoritairement des étudiantes précaires, se sont mobilisées contre la maltraitance généralisée de la part de la direction.

En effet, depuis maintenant plusieurs années, les employés d’Onela subissent des conditions de travail déplorables : par exemple, les locaux sont trop petits pour accueillir décemment l’ensemble des effectifs (65m² pour 15 personnes), des nuisibles sont présents sur le site, le plafond manque de s’écrouler, le système électrique est endommagé et met par conséquent les employés en danger…

Comme le souligne Bridgette, étudiante et employée chez Onela depuis 4 ans, les employé.es sont contraints de travailler des dizaines d’heures dans la même journée dans ces conditions qui sont plus que médiocres : « On a 10h de travail sur une amplitude horaire qui va de 7h à 22h, ça fait 11h en présentiel. Tout ça sur des chaises de très mauvaises qualitées. Un de mes collègues, qui travaille chez Onela depuis maintenant 5 ans a développé des problèmes de dos et est maintenant médicalement obligé d’avoir un siège adapté pour pouvoir travailler correctement  ».

De plus, comme explique Marisa, elle aussi gréviste d’Onela et membre du CSE, les locaux en question ne sont même pas les propres locaux des employés d’Onela : « On est obligé de squatter d’agences en agences, ce qui est déplorable pour une société comme Onela qui a assez d’argent pour nous loger décemment. Quand on leur demande d’avoir notre propre local ou du matériel, on nous répond qu’ils n’ont pas assez de budget pour nous. Alors qu’on voit comment les sommes astronomiques qu’ils mettent dans leurs propres locaux  ».

Selon les grévistes, les agences dans lesquelles ils ont été amenés à travailler, notamment celle de Paris 11eme et Paris 13eme, n’assurent pas les conditions minimales d’hygiène. Dans celle du 11eme, de nombreux cartons remplis de moisissure envahissent le couloir, une invasion de souris et de cafards a également eu lieu. Enfin, un dégât des eaux s’est produit, ce qui a provoqué l’effondrement de la cuisine en présence des employés. L’entreprise aurait promis de faire un devis, ce qui a été fait seulement 6 mois plus tard. Les employé.es de cette agence ont ainsi été déplacé.es dans l’agence du 13eme arrondissement, tout aussi insalubre : « On a été mis en haut de l’agence c’est-à-dire dans un faux étage qui a été construit, où il faisait extrêmement chaud. Pendant la canicule ma collègue a fait un malaise. Il y’avait toujours un problème de place. On était souvent 8 sur un seul bureau », explique une gréviste.

Par ailleurs, en plus de ces conditions de travail déplorables, les employé.es d’Onela font face depuis maintenant plusieurs mois au mépris de la part de leur direction ainsi que des tentatives d’intimidation de la part de cette dernière. En effet, depuis janvier 2019, les employés ont été contraints de travailler pour 3 entreprises distinctes sans même en avoir été informés par la direction.

Lorsque ces derniers ont pris conscience de cette situation et se sont plaint à la direction pour travail dissimulé, cette dernière les a menacés de licenciement. 
Par ailleurs, les grévistes dénoncent fermement le fait que la direction d’Onela ait consciemment engagé des travailleurs sans-papiers, pour finalement utiliser ce prétexte un an et demi plus tard après l’embauche comme motif de licenciement des employés dénonçant les médiocres conditions de travail qui leur étaient imposées.

Face aux mobilisations qui commençaient à se multiplier chez ses employé.es, Onela a tout fait pour casser la grève : « le but de l’entreprise c’est de diviser pour mieux régner. Ils ont fait en sorte que les services de jour et de nuit ne se croisent pas dans les locaux, pour empêcher toute potentielle coordination entre les employé.es de chaque service », explique une employée. L’entreprise a forcé les employé.es d’astreintes de jour à reprendre des heures de l’équipe de nuit, les augmentant jusqu’à 500 euros à la fin du mois. De cette manière, la direction s’assure évidemment que l’équipe de jour ne se joigne pas à la grève.

Face à ces tentatives de division des travailleurs, la députée LFI Rachel Keke, venue soutenir les grévistes, déclare : « Vous étiez 13, ils ont pris 5 personnes. Nous c’était pareil. Mais on a tenu. Ce que nous avons, c’est l’union, c’est la solidarité, il faut se battre ensemble. La lutte paye, on ne va rien lâcher ! ».

Cette grève pour l’augmentation des salaires s’inscrit dans une période de forte inflation qui pousse chaque jour les travailleurs peu à peu dans la misère et précarise ainsi de plus en plus les étudiant.es contraint.es de travailler pendant leurs études. Comme l’explique Lucia, étudiante et militante au Poing Levé : « On est ici avec le Poing Levé pour apporter toute notre solidarité à ces étudiantes qui doivent faire des jobs précaires pendant leurs études. Aujourd’hui on a une jeunesse qui est à bout de souffle, qui n’arrive pas à arriver à la fin du mois, c’est donc d’autant plus scandaleux de voir que ce sont ces mêmes jeunes qui occupent les jobs les plus précaires, avec les pires conditions de travail  ».

Les revendications des grévistes sont simples : une rémunération de base minimale de 17€/net avec une augmentation automatique annuelle d’ancienneté de 15%, des tickets restaurants ou un panier repas d’un montant minimal de 10 euros et la majoration du dimanche et des jours fériés à 100% et du samedi à 50%, puisque jusqu’à maintenant les salariés sont 15 à assurer le fonctionnement de 65 agences pendant les week-end.

Après un mois et demi de grève et 8 réunions de « conciliation », la seule offre que la direction d’Onela a trouvé à proposer a été la maigre augmentation de 13 centimes brut. Cette offre ridicule en dit long sur le mépris de la direction face à ses employés.

Face aux tentatives d’intimidation de la part d’une entreprise qui fait son beurre sur le dos des étudiants précaires, il est primordial de montrer toute notre solidarité envers les employés d’Onela. C’est donc dans ce sens que nous vous invitons à soutenir les grévistes en vous joignant au rassemblement qui sera organisé le jeudi 21 mars, devant le siège d’Onela, à Boulogne-Billancourt, les informations sont à venir sur leur page instagram. Néanmoins, l’issue de cette grève dépendra surtout de la capacité des grévistes à tenir sur le long terme. Il est donc fondamental de les aider à remplir leur caisse de grève ! 

Participer à leur caisse de grève  


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