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Représsion

Toulouse. 3 salariés de GSF-Propreté licenciés après avoir dénoncé du racisme à la Cité de l’espace

Le 16 janvier dernier, trois agents de nettoyage de GSF-Propreté, sous-traitant pour la Cité de l'Espace à Toulouse, ont été mis à pied avant d'être licenciés, pour s'être opposés à une remarque raciste. Une manière pour l'entreprise de cibler des travailleurs qui ont dénoncé les conditions de travail déplorables.

20 février

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Toulouse. 3 salariés de GSF-Propreté licenciés après avoir dénoncé du racisme à la Cité de l'espace

Crédits photo : Révolution Permanente

Trois salariés du sous-traitant GSF-Propreté sur le site de la Cité de l’Espace à Toulouse, ont été mis à pied puis licenciés sur la base d’une prétendue « faute grave ». En effet, la direction met en cause une altercation dans laquelle les salariés se sont opposés à une énième remarque raciste et méprisante. En réalité, c’est pour ne pas s’être laissés faire face à leurs conditions de travail, au harcèlement et au mépris de leurs patrons que ces salariés ont été convoqués en entretien disciplinaire le 16 janvier.

Face à cette répression et pour leurs conditions de travail, les salariés de GSF s’étaient donc mis en grève le 23 janvier, soutenus par la CGT Propreté 31. Entre temps, GSF a directement embauché de nouveaux travailleurs, avant même que les mises à pied soient converties en licenciements. Samedi 17 février, un rassemblement était appelé devant l’entrée des visiteurs par l’Union Départementale de la CGT avec comme revendications la requalification des contrats et la régularisation des heures supplémentaires, l’arrêt du harcèlement et des propos racistes par le donneur d’ordre, la fin des procédures disciplinaires abusives par le sous-traitant, ainsi qu’une prime de pénibilité trimestrielle de 250 euros.

Alors que la Cité de l’espace accueille plus d’un millier de visiteurs par jour, et jusqu’à 7000 l’été, la direction n’emploie en effet que sept agents de nettoyage. Ismahan et Tahir, licenciés, évoquent des conditions de travail très difficiles chez GSF et racontent devoir acheter eux-mêmes leur matériel, même les aspirateurs ne sont pas fournis. Les salariés expliquent devoir aller faire nettoyer les serpillières à la laverie par leurs propres moyens. Et quand ils font remarquer qu’on ne nettoie pas les miasmes de milliers de personnes sans gants, la direction leur répond de « le faire à la main en attendant ».

Les salariés témoignent aussi de la galère pour le paiement des heures supplémentaires qui doivent être systématiquement réclamées... quand elles ne sont pas purement et simplement effacées au blanco. Les travailleurs du nettoyage qui sont pour la plupart d’origine étrangère, évoquent un racisme décomplexé. Ismahan a déjà dû supporter des remarques du genre : « On ne vient pas du même monde, on n’a pas les mêmes religions, on n’a pas les mêmes cultures » et son collègue Tahir, qui avait osé s’exprimer dans sa langue maternelle s’était vu répondre : « On n’est pas du même monde, si vous voulez parler l’arabe rejoignez votre équipe dehors, ici on ne parle pas l’arabe ». Ismahan, qui a été mise à pied le 16 janvier, explique que malgré tous les signalements qu’elle a pu faire sur la maltraitance qu’elle et ses collègues subissaient, la direction n’a jamais levé le petit doigt.

Semeccel, la société qui exploite la Cité de l’Espace, appartient à Toulouse Métropole qui en est l’actionnaire principal. C’est donc la métropole qui achète les services privés de GSF, et qui du même coup abandonne ces salariés à des conditions de travail brutales. Ce géant de la sous-traitance du nettoyage est la deuxième entreprise du secteur en France, après ONET, avec plus de 40.000 salariés qui vivent pour une grande partie des conditions de travail difficile.

Ces licenciements ne sont pas des cas isolés : ils s’inscrivent dans un plus vaste paysage, celui d’une offensive contre les militants syndicaux, et en général contre les travailleurs combatifs qui osent lever la tête contre leurs conditions de travail. On a vu très récemment de telles menaces à Folschviller, contre Christian Porta, délégué CGT à l’usine de Neuhauser ou encore à Roissy, contre le secrétaire de l’Union Locale CGT. Face à la répression patronale qui touche tout le pays, il devient urgent d’élaborer un plan de bataille national contre les mesures répressives à l’encontre de ces travailleurs qui relèvent la tête, syndiqués ou non !


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