Depuis lundi soir, la quasi-totalité des deux cents salariés de la boulangerie industrielle Neuhauser de Fürst est en grève. Ils exigent des augmentations de salaire et la levée des sanctions à l’égard de Christian Porta, délégué syndical CGT, que la direction accuse de « harcèlement moral ». En effet, la direction tente de licencier le syndicaliste et l’a mis à pied le 7 février dernier, tout en lui interdisant de rentrer sur le site. 
 
C’est dans ce contexte que, ce mercredi 14 février, la CGT Neuhauser a saisi le tribunal pour obtenir la cessation de l’interdiction de site de Christian Porta. Dès le début de la séance, l’avocate de la CGT Neuhauser, Elsa Marcel, a dénoncé cette mesure comme une « offensive anti-syndicale inouïe ». Alors qu’une grève était prévue depuis plus d’une semaine suite aux propositions dérisoires de la direction lors des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) et que les élections professionnelles doivent se tenir bientôt, l’interdiction de site prononcée par l’employeur en plus de la mise à pied disciplinaire est clairement motivée par une volonté « d’entraver le mandat syndical de Monsieur Porta », a dénoncé l’avocate. 
 
« L’inspection du travail a fermement condamné cette mesure. Monsieur Porta doit pouvoir accéder au site de Fürst » a-t-elle expliqué. Une idée qui n’a pas plu à l’avocate de la direction de Neuhauser qui s’est dite « atterrée » par la plaidoirie d’Elsa Marcel. Pour elle, l’inspection du travail « est bien complaisante » avec le syndicaliste et affirme que l’interdiction de site répond à la nécessité de « protéger la santé des salariés ».
 
Une idée que les collègues de Christian Porta, venus en soutien assister à la séance, écartent fermement. Et notamment Laure*, élu CGT et référente harcèlement : « ils accusent Christian de harcèlement. Ça m’horripile, c’est du mensonge. Tous les salariés sont très en colère » explique-t-elle. Plus encore, la référente harcèlement du site a été exclue de l’enquête par la direction. « J’ai 26 ans de boite, je n’ai jamais vu ça » confie-t-elle. 
 
Même son de cloche du côté de Marie*, qui rappelle qu’une pétition en soutien a Christian à été signée par presque tous les salariés de Fürst : « Comment peut-on dire qu’il est un danger pour les salariés, alors que la pétition pour le soutenir est très largement signée ? Ils ont dit des mensonges et n’ont rien démontré ! »

 
La juge rendra son délibéré le vendredi 16 février à 9h30. Au même moment, un rassemblement est appelé par la CGT Neuhauser au 18 avenue Foch à Folschviller devant le siège de l’entreprise pour soutenir Christian Porta lors de son entretien disciplinaire. A la sortie du Tribunal, le syndicaliste dénonce « une offensive sans précédent ».
 

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*Les prénoms ont été modifiés.